Depuis le meurtre de Nasserdine Soumaila, 21 ans, survenu le vendredi 14 novembre 2025 au soir dans le quartier de Bellevue à Brest, la nuit est devenue un moment redouté par de nombreux habitants. Selon les premiers éléments rapportés le lundi 17 novembre, la crainte de « prendre une balle perdue » pousse certains à rester chez eux dès la tombée du jour. Au collège Joséphine-Baker, un temps d’écoute a été mis en place pour les élèves, anciens camarades de la victime pour certains.
Les faits ont entraîné une vague d’inquiétudes chez les familles. « Les parents sont inquiets. Ils ont peur, alors ils disent à leurs enfants de ne plus sortir de chez eux », souligne la psychologue Nathalie Prédour. Maryelle, 21 ans, vivant près du lieu du drame, affirme : « Maintenant que c’est arrivé, à moins de 100 m de chez moi, les peurs de mon père sont décuplées. J’essaie vraiment de moins sortir ou rentrer tard le soir (…) mais je n’ai pas envie de devoir rester enfermée à cause de la peur… » À Kergoat, Cassandra, 18 ans, décrit la méfiance grandissante : « On se demande si on va être au mauvais endroit au mauvais moment. Une balle est vite perdue… » Dans les commerces, les horaires se raccourcissent : « On nous a conseillé de fermer plus tôt le salon (…) en ce moment on ne ferme pas après 18 h, 18 h 30 », explique le coiffeur Cédric Cera.
Les réactions témoignent d’un climat marqué par agressions, tirs de mortiers et rues désertées le soir. Gwenaëlle, 64 ans, décrit : « Le soir, c’est le bazar dans le quartier. Des types se font agresser à coups de pied, mes voisins ont un trou dans leur volet à la suite d’un tir de mortier d’artifice… » D’après l’enquête, les habitants évoquent spontanément un « couvre-feu » tacite, conséquence directe du meurtre et de l’insécurité perçue autour des lieux du drame.







