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À Loon-Plage, près de Dunkerque, un mur de béton long d’un kilomètre s’élève depuis début novembre entre la voie ferrée et le vaste camp de 2 000 migrants. Érigé à la hâte — « en quatre jours ça avait avancé », témoigne Adi, un exilé somalien de 35 ans —, ce dispositif de 800 000 € vise officiellement à empêcher les traversées des rails où circulent chaque jour des trains de marchandises. Financé intégralement par les Britanniques, il doit être achevé d’ici la fin du mois.

Sur le terrain, les réactions oscillent entre incompréhension et fatalisme. « La police nous a dit qu’on ne pouvait pas rester de l’autre côté du mur », raconte Adi, contraint de déplacer sa tente. Un jeune Afghan, plus résigné, estime au contraire que « c’est bien ce mur, car personne ne peut le franchir et risquer de mourir ». Les associations dénoncent une logique d’endiguement : « On ne peut pas juste mettre des plots de béton et espérer que les personnes disparaissent », rappelle Diane Leon, de Médecins du Monde.

Dans les communes voisines, la même stratégie se répète. À Gravelines, 900 mètres de clôtures viennent d’être posés « pour assurer la sérénité des citoyens », selon l’adjoint à la sécurité Alain Boonefaes, qui déplore pourtant « 300 à 400 personnes qui campent dans les bois ». Comme à Calais, le béton et les barbelés s’imposent désormais comme la réponse principale d’un État dépassé, entre camps mouvants, tensions locales et sentiment d’abandon des riverains.

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