Dans les années 1970, au sein de la prison Frei Caneca de Rio, un mélange explosif s’est formé entre criminels de droit commun et militants de gauche condamnés pour enlèvements et vols politiques. De cette promiscuité est née la « Falange Vermelha », bientôt rebaptisée « Comando Vermelho » — un nom qui résonne encore dans les rues ensanglantées du Brésil. Ce mardi 28 octobre, ce même groupe a attaqué les forces de sécurité de Rio, faisant 60 morts, rappelant la puissance d’un mouvement qui, selon la chronique du Diário do Poder, reste « l’un des héritages les plus marquants de la gauche brésilienne ».
À l’origine, un détenu surnommé Bagulhão, voleur et trafiquant, scelle une alliance avec des militants politiques de gauche qui lui inspirent le slogan trompeur : « paix, justice, liberté ». Un autre fondateur, surnommé le Professeur, rédige des pétitions et se fait passer pour un intellectuel du crime — il publiera même un livre. Sous leur influence, le gang adopte des tactiques de guérilla, élimine ses rivaux et infiltre les milieux artistiques, reprenant les méthodes de la lutte révolutionnaire.
Depuis, le « Comando Vermelho » revendique son héritage idéologique tout en multipliant les massacres. Sur les réseaux, ses membres paradent armes à la main, preuve que l’alliance entre banditisme et discours politique née dans les cellules de Frei Caneca a enfanté une organisation hors de tout contrôle — un monstre né des ruines idéologiques du XXᵉ siècle.



 
        		 
        	



