Mustafa Çakici était l’un des porte-parole de la délégation française de la flottille Global Sumud. Après son expulsion par Israël, le 7 octobre, il est rentré en France dans le même avion que quatre parlementaires La France insoumise (LFI). Il est aussi apparu place de la République lors de rassemblements en soutien à cette opération de solidarité avec Gaza, organisé par le collectif Waves of Freedom.
Celui-ci assure découvrir, « catastrophé », les propos antisémites et homophobes qu’il tient ou republie sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram depuis 2014, selon des informations de Mediapart et StreetPress, d’abord révélées par un média local de Besançon, Le Ch’ni. « Ces propos sont incompatibles avec [nos] valeurs humanistes et antiracistes. De tels discours nuisent gravement à la cause palestinienne en détournant l’attention du combat essentiel : la fin du blocus, la liberté du peuple palestinien et la justice pour toutes les victimes de l’apartheid israélien. […] Nous avons pris la décision d’exclure M. Çakici de notre association, avec effet immédiat. » La France insoumise, elle, affirme « ne jamais avoir entendu parler de lui ».
Mustafa Çakici est par ailleurs une figure importante dans la communauté musulmane de Besançon. Il préside une mosquée, ainsi que la branche locale de l’organisation turque nationaliste Millî Görüş. « C’est une organisation islamo-nationaliste implantée dans plusieurs pays européens, décrypte le directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de la Turquie, Didier Billion. Millî Görüş signifie “vision nationale”. Il n’y a pas l’épaisseur d’un papier de cigarette entre Millî Görüş et l’AKP [le parti du président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan – ndlr]. Ils se réclament des valeurs de l’islam et ont une proximité affichée avec l’extrême droite turque. »
[…]Les échanges ont été vifs au sein du comité Palestine de Besançon. Qui s’est finalement entendu autour d’une charte affirmant « agir dans le cadre de la défense de la personne humaine contre toutes les formes de discrimination ». Mustafa Çakici n’a pas été exclu. Des membres ont en revanche décidé de quitter le groupe.
[…]Le bureau du « conseil départemental du culte musulman du Doubs » (CDCM) est composé de six membres, tous responsables de différentes mosquées implantées dans le Doubs. À sa tête se trouve un « secrétaire général » désigné comme le premier dirigeant, également en charge de la domiciliation du siège de l’association. Celui-ci administre la cellule bisontine du « Millî Görüş » (CIMG), une confédération islamique épinglée pour ses connivences avec le régime d’Erdoğan, son ancrage auprès des « Frères musulmans », ainsi que sa vision stricte de la foi.
[…]
