La fuite vers Ibiza de sept migrants clandestins algériens au bord d'un bateau suscite de nombreux questionnements sur ce qui les a motivés à prendre une telle initiative ; le gouvernement algérien évoque une campagnes de désinformation https://t.co/wajS8w5iSc pic.twitter.com/53fBJbipSV
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) September 10, 2025
Sept mineurs, âgés de 14 à 17 ans, ont atteint Ibiza à partir de la côte algéroise, à environ 300 kilomètres de distance, mercredi dernier, à bord d’un bateau volé ou frauduleusement loué. Un cas inédit qui soulève des émotions et des réactions aussi massives que contradictoires. Sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit les adolescents exploser de joie à la vue de la côte d’Ibiza, plus précisément celle de Platja d’en Bossa (en espagnol : Playa d’en Bossa), dans le sud-est de l’île.
[…]Un quotidien algérien – alors que l’info avait été complètement invisibilisée durant des jours dans les médias –, dépendant de la manne publicitaire étatique, n’a pas hésité à écrire : « Sans entrer dans des théories du complot, la surmédiatisation de l’immigration illégale de sept adolescents en Espagne prouve et confirme le plan élaboré par le gang, ses opérateurs, les services de renseignement du régime du Makhzen [le Maroc] et ceux liés au nouveau modèle colonial. »
Les médias, prudents, ne reprennent pas le communiqué du procureur d’Alger qui a ouvert une enquête visant le loueur du bateau, arrêté pour « location illégale d’un moyen de transport maritime » et « non-déclaration de disparition de mineurs ».
L’affaire a évidemment suscité débats et controverses sur les réseaux sociaux, à défaut d’un débat public ouvert. Des voix s’insurgent contre « l’inconscience » et la « bravade puérile » de ces adolescents, ainsi que contre l’absence des parents. D’autres, comme Radia, active dans des ONG, soulignent que « cette génération rejette l’étouffement et les mentalités qui étranglent sa liberté et surveillent les gens au lieu de construire un avenir ». « Les technologies ont permis à cette génération de voir le monde entier sur leurs téléphones, de faire tomber les frontières et de comprendre que le monde est bien plus vaste que la prison dans laquelle ils vivent », a-t-elle ajouté.
[…]« Cette affaire révèle une société devenue incapable d’offrir à ses enfants une éducation, un projet de vie et un environnement culturel capables de les enthousiasmer et de les engager, par l’effort et le travail, à construire leur avenir parmi leurs proches et dans leur pays », analyse l’historien Hosni Kitouni. Et d’ajouter : « Ce que ces jeunes ont fui, ce qu’ils rejettent, c’est avant tout l’incapacité des aînés à leur offrir un avenir digne. C’est à travers cet échec qu’ils nous jugent et nous condamnent. »

