Confrontée à une diversité linguistique inédite, la justice ne parvient plus à faire face. Procès reportés faute d’interprètes, explosion des dépenses… Dans les tribunaux, la barrière de la langue devient un casse-tête quotidien.
À mesure que les flux migratoires s’intensifient, l’harmonie des prétoires vacille. Procès renvoyés faute d’interprète, recours à des outils de traduction, explosion des frais de justice… Pour rappel, les étrangers (7,4 % de la population) sont impliqués dans près de 20 % des actes de délinquance sur l’ensemble du territoire.
« C’est laborieux, regrette Rachel Beck, secrétaire nationale de l’Union syndicale des magistrats. On a de plus en plus souvent besoin d’interprètes, mais une vraie difficulté à en trouver. Et surtout à ce qu’ils soient disponibles au moment où on en a besoin. Même si, quand on commence à avoir pas mal de faits qui impliquent certaines nationalités, on finit par se constituer un réseau », confie-t-elle au JDD.Les 8 500 professionnels inscrits sur les listes des cours d’appel et de la Cour de cassation sont considérés par l’État comme des collaborateurs occasionnels du service public. Ils ne travaillent pas tous à plein temps. […]