Soupçonné d’avoir participé à un règlement de comptes pour un clan rival, Kamel a décidé de déposer plainte, malgré sa terreur. Huit personnes ont été arrêtées dans cette affaire examinée mardi par la cour d’appel de Montpellier et symbolique des travers de ces trafiquants qui ne reculent devant rien : cruauté extrême, porosité des prisons, poids de l’argent et des réseaux sociaux.
“Faites ce que vous voulez, mais ne le tuez pas. Je veux pas prendre trente ans pour ce fils de p…” Lorsqu’il entend cette phrase, le 9 octobre 2023, depuis le coffre d’une voiture où il est enfermé, à Saint-Estève, près de Perpignan, Kamel* est nu, couvert de plaies, et est persuadé qu’il va mourir brûlé vif : on vient juste de l’asperger d’essence.
Il souffre atrocement : après l’avoir passé à tabac et torturé, plusieurs de ses agresseurs l’ont à tour de rôle violé avec un bâton, pendant que d’autres filmaient et diffusaient son calvaire sur Snapchat, sur fond de rap et de rigolade. Une scène d’ultraviolence, presque banale chez des trafiquants de drogue que plus rien n’arrête