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Le  Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues . Où l’association AIDES leur permet de prendre une douche, de laver leurs vêtements, d’obtenir des informations, du café et du «matériel propre» : seringues et pipes à crack. Celui du Sentier, quartier branché aux racines populaires, ouvre ses portes à 9h30 tapantes. Implanté depuis octobre, il aimante les toxicomanes du coin, qui, au grand désarroi des riverains, lézardent ensuite dans les rues étroites où ils crient souvent, se battent parfois, s’introduisent dans les halls, fument leur saleté à ciel ouvert. « C’est devenu l’enfer d’élever un enfant dans ce quartier » explique Léa.

Vers 8h30 ce mardi, des silhouettes hagardes, épuisées par la drogue et le manque de sommeil, remontent des grands boulevards vers le numéro 76 de la rue de Cléry. À 9h20, un petit groupe de personnes «en situation de consommation de drogue» selon les mots d’AIDES attend sur le trottoir.  […]

«On contribue à stabiliser un phénomène de consommation qui existait déjà, assure par ailleurs Antoine Elisa, le coordinateur du centre AIDES. Sans nous, les personnes qui consomment seraient de toute façon présentes dans ce quartier mais elles utiliseraient du matériel sale, risqueraient d’attraper le VIH ou l’hépatite C et feraient courir des risques de contamination.»  […] Pourquoi ne pas avoir installé le centre hors de ce coin très passant, loin des crèches, des écoles ? «Les Caarud sont là où les usagers sont», explique le responsable. Or les toxicomanes peuplent les environs depuis des années, précise Ariel Weil, le maire [PS] de Paris centre. […]

Face à ce discours temporisateur qui peut paraître «rassuriste», les habitants s’exaspèrent. Eux demandent la fermeture du centre. Mardi dans la soirée, un verre était organisé à l’initiative d’Aurélien Véron, un membre LR du conseil de Paris. Une trentaine de personnes étaient dans le café. « Cette ouverture de Caarud s’est faite dans l’opacité, a dénoncé l’élu, et quand aujourd’hui les habitants se plaignent des zombies qui font leurs besoins dans les cages d’escalier, on leur répond : “Ce sont des citoyens comme vous, ils ont le droit au respect”. » Sa voix grossit : « Mais exactement. Ce sont des citoyens. Qui doivent être inquiétés quand ils consomment de la drogue sur la voie publique. Là on les traite en victimes sans les inciter à se soigner. »  » Sa voix grossit : « Mais exactement. Ce sont des citoyens. Qui doivent être inquiétés quand ils consomment de la drogue sur la voie publique. Là on les traite en victimes sans les inciter à se soigner. » Une habitante du dixième arrondissement, où une «salle de shoot», une «halte soins addiction»,a ouvert en 2016 , vient exprimer sa compassion : «Vous l’avez constaté, ces lieux sont des aimants qui attirent du deal et nous, les riverains, on est traités de méchants sans cœur si on ose se plaindre. Et puis critiquer AIDES, c’est attaquer ceux qui ont fait tant pour le sida. On est coincé  […]

Le Figaro

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