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Trafics, rixes, agressions : les riverains du quartier Arnaud-Bernard, à Toulouse, sont au bord de la crise de nerfs. Adrien, un habitant de la place, filme régulièrement les rixes qui se déroulent près de son bureau, rue des Trois Piliers. Entre autres, celle du 20 mai montrant deux groupes qui se battent à l’arme blanche. Des violences accrues ces derniers mois avec l’arrivée de gangs de dealers sur le quartier qui pour des questions de territoire, ne reculent devant rien. Une insécurité vécue au quotidien par des habitants désespérés de voir leur quartier devenir une zone de non droit. Et ce malgré les nombreuses interpellations policières.

William, président de l’association de riverains 2 Place en Place, n’hésite pas à qualifier la situation de «dangereuse avec menaces sur les habitants qui, depuis longtemps, n’ont plus leur mot à dire sous peine de représailles». Selon ce dernier, la concentration de ce deal à ciel ouvert se concentre sur une zone réduite : rues des Trois Piliers, de l’Hirondelle, Saint-Charles, Gatien Arnould et sur la place bien sûr. «Chacune à sa spécialité et au moindre différend, c’est la guerre. Des groupes constitués d’individus âgés de 17 à 40 ans, des petites mains qui viennent pour beaucoup de la ville algérienne de Mostaganem mais pas seulement. Et de jeunes mineurs en situation illégale utilisés par des réseaux».(…)

Comment la situation a-t-elle pu se dégrader à ce point dans ce quartier du centre-ville, situé à proximité de la basilique Saint-Sernin ? «Les municipalités successives ont laissé le deal s’installer, martèle un ancien du quartier. Et le deal c’est la porte ouverte à tout le reste (incivilités, violences, nuisances). Et ce, malgré l’installation de caméras de vidéosurveillance et des rondes de la police municipale».(…)

Ces derniers mois, la mairie de Toulouse a pourtant fait beaucoup pour Arnaud-Bernard. L’installation de caméras comme l’embellissement du quartier (végétalisation, piétonnisation…) sont unanimement salués mais aussi sapées par une situation qui se dégrade. «Arnaud Bernard a beaucoup d’atouts. Le brassage social en fait partie. Mais tant que la tolérance zéro sur le deal ne sera pas appliquée, rien ne sera possible».

Être commerçant à Arnaud-Bernard n’est pas une mince affaire. Si Toulouse Métropole préempte régulièrement les commerces vides pour attirer de nouvelles enseignes et diversifier ainsi l’offre commerciale, rien n’est pourtant simple. «Quand les porteurs de projets découvrent le lieu, ils s’en vont, relève Adrien, trésorier de l’association des commerçants ACAAB. Ils comprennent vite ce qui les attend».

Président de l’association de commerçants, Cheik, abonde dans son sens : «Quand vous avez dans votre magasin des gens qui se battent à coups de machette avec du sang partout, les clients fuient. Et les rideaux ferment».
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La Dépêche

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