En proposant des stages de cohésion sur le temps scolaire, le gouvernement voulait toucher les élèves des quartiers avec son service national universel. Pas forcément convaincus par les valeurs de la République, certains en ont profité pour semer le trouble.
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Les lycéens venus du nord des Hauts-de-Seine, visiblement peu préparés à l’expérience du «vivre ensemble» et aux valeurs de la République, sont arrivés en conquérants, expliquant d’emblée qu’on les y avait «forcés». Dans les chambrées, certains boivent de l’alcool et fument du cannabis. Pendant les temps républicains au programme, ils refusent de chanter la Marseillaise et crachent par terre au lever du drapeau. Des casiers sont fracturés. Vols, harcèlement, violences… «Certains élèves ont pris le pouvoir et reconstruit la loi de la Cité», résume Florian de Trogoff, avant de préciser : «J’ai beau être proviseur d’un lycée de Saint-Germain-en-Laye, mes élèves sont presque tous issus des quartiers et de l’immigration». Parmi ses huit classes de seconde, le lycée polyvalent compte presque autant d’élèves inscrits dans la voie professionnelle que générale. Certains viennent des Mureaux, de Chatou, de Achères ou de Carrières-sous-Poissy. «Très rapidement, il y a eu de la xénophobie, du racisme antifrançais, alors que mes élèves venaient du même milieu que les perturbateurs ! Ils ont été très choqués, rapporte le proviseur. Au cours du séjour, le responsable du centre avait évoqué des «problèmes de gestion de groupe». Nous avons ensuite appris que trois élèves du lycée des Hauts-de-Seine étaient passés en conseil de discipline et avaient été renvoyés dès le 3e jour, puis un 4e élève dans la foulée».