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La précarité augmente pour de nombreux Français et tout particulièrement dans les zones rurales comme l’Oise. En 2023, une étude du Crédoc révélait que 16 % des Français souffrent de précarité alimentaire, un chiffre en augmentation. Des bénévoles de l’ordre de Malte font des tournées dans les villages pour apporter de l’aide aux plus démunis.

Première étape, c’est Rémy, un village de 1 700 habitants où Cédric, qui s’occupe seul de ses deux enfants de 11 et 14 ans, les attend. Actuellement sans emploi, ce « monsieur de 47 ans » cherche à s’installer comme autoentrepreneur, « pour faire les marchés ». Il a même déjà trouvé un camion, mais impossible de le financer. Chaque mois, le père de famille perçoit 670 euros de RSA et 140 euros de la CAF. « Ensuite, vous enlevez l’eau, le gaz, l’électricité, le portable, Internet, le loyer. Il ne reste pas grand-chose pour manger. » […]

Sauf qu’à la campagne ces difficultés peuvent être décuplées, constatent travailleurs sociaux et associatifs. « Moi, je dis toujours, dans une grande ville, on ne peut pas mourir de faim, il y a les Restos du coeur, la Croix-Rouge, etc. Mais, dans les villages, il n’y a pas d’association, plus de commerces, plus de lignes de bus, plus de services publics, plus rien, déplore ainsi François Chapuis, responsable de l’épicerie sociale itinérante. Certains habitants peuvent se retrouver complètement isolés. » Et les voisins ? « Avant, tout le monde se connaissait, mais, maintenant, on a moins de solidarité entre les habitants. On a beaucoup de villages-dortoirs. » […]

Comme un Français sur trois désormais – selon le baromètre Ipsos réalisé pour le Secours populaire en 2023 -, le couple confie sauter ponctuellement des repas, afin que leurs enfants ne se retrouvent pas devant une assiette vide. « Je n’ai pas le droit au découvert, donc, à la fin du mois, on n’a plus rien », résume Serge, d’un ton las. Un dernier mot, un ultime sourire, puis la porte se referme. Les deux bénévoles remontent dans leur véhicule. […]

Comme tant d’autres, Véronique ne cesse de compter et de recompter les moindres euros restants. « Là, je n’ai que 4 euros sur mon compte. » Ce mois-ci, elle n’a pas pu payer de nombreuses factures. « Mon téléphone portable va être coupé, ma télévision va être coupée. » Pour acheter un petit peu de viande, elle vient de vendre son sommier, pour 80 euros.

Impossible d’aller aux Restos du coeur pour bénéficier d’un peu d’aide supplémentaire. « Il faudrait aller à l’antenne qui est située à Compiègne, mais je n’ai pas d’argent pour mettre de l’essence. » Sans voiture, compliqué de se déplacer: à la campagne, les lignes de bus sont rares, « les horaires souvent peu adaptés ». […]

Le Parisien

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