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Le collège privé va-t-il devancer le public dans dix ans à Paris ? Ce lundi 4 mars, lors d’une présentation du bilan d’Affelnet – la plate-forme d’affectation via Internet des collégiens parisiens en classe de seconde – le chercheur Julien Grenet a indiqué qu’un élève sur deux pourrait être scolarisé dans un collège privé en 2034 si la tendance actuelle se poursuit.

« Depuis 2021, il y a une très forte augmentation du nombre d’élèves inscrits dans le privé. On était à 35 % pendant quinze ans, on est passé à 38,6 % à la rentrée 2023. On sait combien d’enfants sont nés en 2023 et si on ne fait aucun ajustement, on sera à 51,5 % d’élèves scolarisés dans le privé et ce denier deviendra majoritaire à Paris », a expliqué celui qui a la double casquette de directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’École d’économie de Paris. […]

Dans une ville où la concurrence est vive entre les deux secteurs et où les établissements sont particulièrement sujets à la ségrégation sociale, cette évolution accentuerait la divergence sociale entre public et privé. En 2023, 55 % des élèves de 6e issus de classes sociales très favorisées sont déjà dans l’enseignement privé sous contrat ; ils seraient 76 % en 2034, et représenteraient ainsi près de 90 % des effectifs de 6e du privé. En revanche, seuls 6 % à 7 % des élèves défavorisés y seraient scolarisés, autant qu’aujourd’hui. « Les collèges publics vont se ghettoïser et ce système scolaire à deux vitesses, avec une école pour les plus favorisés et une école pour les enfants défavorisés, ne va faire que croître », craint Julien Grenet, qui a déjà formulé cette alerte devant l’observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative. […]

Le Parisien ; Le Monde

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