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Carte distribuée aux touristes, office délocalisé au sein du village olympique, nouvelles stratégies marketing… Dans le département de la Seine-Saint-Denis où se dérouleront de nombreuses épreuves des JO cet été, on espère que l’événement aura un impact à long terme sur son attractivité.

Heureux détenteur de places pour assister à des épreuves d’athlétisme lors des Jeux olympiques, Victor, 42 ans, a déjà réservé deux chambres avec sa copine et un couple d’amis dans un hôtel à Saint-Ouen, à deux arrêts du Stade de France. Le quatuor toulousain a prévu, la veille du jour J, de « se promener à Montmartre et d’aller voir l’ambiance dans Paris ». Inimaginable, pour eux, d’aller faire du tourisme en Seine-Saint-Denis.

Et si l’événement mondial pouvait détourner les visiteurs des circuits habituels ? « Aujourd’hui, on est souvent un hôtel pour Paris, jauge Emmanuel Blum, directeur de l’office de tourisme de Plaine Commune. C’est bien, ça rapporte de la taxe de séjour mais ce n’est pas suffisant pour nos commerces, nos restos… »

Les lieux d’attraction sont pourtant là : les puces de Saint-Ouen, la basilique de Saint-Denis, le musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, le mémorial de la Shoah à Drancy, les Arènes de Picasso à Noisy-le-Grand… Le 93 compte aussi des curiosités comme le parc Georges-Valbon, plus grand espace vert urbain de la région en dehors des bois parisiens, des cités-jardins ou la street art avenue du canal Saint-Denis, qui accueillera un parcours d’art contemporain pendant les Jeux. Et cette année, une « halle gourmande » a ouvert ses portes à Saint-Ouen.

Mais le compte n’y est pas encore. La basilique, qui a accueilli 124 000 visiteurs entre janvier et novembre 2023, a vu sa fréquentation progresser de 25 % en un an. Cela demeure loin de ses records (180 000 avant 2015) et de son objectif de doubler a minima sa fréquentation. « Le monument est complètement sous-visité par rapport à son intérêt, estime Serge Santos, administrateur de l’édifice pour le Centre des monuments nationaux. L’immense majorité des gens nous disent : Pourquoi je n’y suis jamais venu avant ? »

La dernière demeure des rois de France souffre de l’image encore négative de Saint-Denis. « Il y a eu une chute très forte de fréquentation après les attentats de 2015 (le 18 novembre, un assaut du Raid s’est déroulé à 500 m du monument), rappelle Serge Santos. Ça a été la douche froide. » Le chef-d’oeuvre gothique mise sur son grand chantier de remontage de la flèche Nord, qui débutera avant les Jeux. […]

Le Parisien

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