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L’École Normale Supérieure de Paris-Saclay a démarré son année avec une surprenante «Woke Party», qui donnait le ton des dérives du plus prestigieux des établissements supérieurs français.

Boules à facettes, projecteurs, le tout joliment dessiné sur un fond bleu parsemé d’étoiles… l’affiche du Bureau des Étudiants promettait une ambiance folle. Pour marquer la rentrée 2023, les associations LGBTQ+, féministes, écolos et solidaires de l’ENS, l’École normale supérieure de Paris-Saclay, ont organisé en septembre dernier une « Woke party ». L’intitulé savamment choisi fait évidemment référence au mouvement américain dit progressiste et dont les dérives confinent parfois, selon les spécialistes du sujet comme Mathieu Bock-Côté , au sectarisme et l’intolérance.

Au programme de cette soirée, pas de poings levés mais des agapes avec de la ratatouille, de la salade de fruits, et un stand pour se faire tartiner de paillettes. La thématique est aussi assumée dans le sous-texte posté sur les réseaux sociaux : « Quoi de mieux pour commencer cette deuxième semaine d’intégration qu’une Kokarde Woke Party. »

Une proposition, aux accents enthousiastes, qui n’enchantait guère Adrien (tous les prénoms ont été changés, à la demande des étudiants qui ont témoigné pour cet article), en troisième année à l’ENS Paris-Saclay. Le jeune homme a hésité à répondre favorablement à l’invitation, avant de finalement se laisser convaincre par la curiosité et par la détermination de quelques amis.

« On a voulu voir à quoi pouvait ressembler une soirée Woke. On n’a pas été déçus du voyage, commente le jeune homme . Ils ont projeté sur les murs des symboles anarchistes, inscrit sur des pancartes des slogans tels que : « Macron décapitation », « Si tu es contre l’abaya, tu es raciste ». Ils se sont mis, tous en chœur à reprendre des chants scandés lors de manifestations anti-flics. On a ainsi entendu de joyeux drilles répéter « tout le monde déteste la police ! » … c’était quelque peu inattendu dans une institution comme l’ENS supposée former de futurs serviteurs de l’État, garants des valeurs républicaines et de la laïcité. » 

C’est, en effet, la vocation première des quatre Écoles Normales Supérieures, plus communément appelées ENS, présentes à Paris (ULM), Paris-Saclay, Lyon et Rennes, elles dispensent sur quatre années, des formations de haut niveau dans des filières aussi diverses que les sciences, le droit, les lettres, l’économie, etc. […]

Julia, elle, n’a pas vraiment eu le cœur à rire lorsqu’elle s’est aperçue que le devoir sur lequel elle avait longuement travaillé en groupe avait été complètement réécrit en écriture inclusive, sans son consentement. Une version de sa copie rendue, selon elle, illisible, indigeste. […]

Considéré probablement comme le mal blanc dominant, Gilles Kepel , islamologue de renom semble avoir été sacrifié à l’autel du wokisme. Titulaire de la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’École Normale Supérieure, il a brutalement été remercié en décembre dernier sans autre forme d’explication que la suppression pure et simple de son master. « Depuis plusieurs années, je suis confronté à la déferlante de la religion woke à l’université, confiait-il dans nos pages. C’est au nom de cette idéologie que je suis poussé dehors. Mon enseignement devait initialement se poursuivre deux ans encore, jusqu’à ma retraite, mais les autorités universitaires ont décidé de précipiter les choses. » […]

Jean a 23 ans, il est aussi étudiant à l’ENS en troisième année. Il se dit témoin de cette lente dérive orchestrée selon lui par quelques étudiants dont le dénominateur commun est souvent de faire partie de l’environnement associatif. « Ils se ressemblent tous. C’est un profil de Blancs, de la petite bourgeoisie. Beaucoup sont des gosses de profs et ils sèment la terreur idéologique. Ils se considèrent comme étant dans le camp du bien. » […]

Le Figaro

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