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L’AfD est « néfaste pour l’économie et la réputation de l’Allemagne dans le monde ». L’alerte lancée par le président de la fédération industrielle allemande (BDI), Siegfried Russwurm, fin décembre a trouvé un nouvel écho en Allemagne avec la progression de l’extrême droite dans les sondages. Avec 37 % des intentions de vote, l’AfD devance désormais tous les autres partis en Saxe, où se tiendront des élections régionales à l’automne prochain. Le parti convainc 23 % des électeurs au niveau national, soit une progression de 10 % depuis les dernières élections législatives.

Siegfried Russwurm a donc enfoncé le clou en appelant dernièrement les entreprises à « s’opposer clairement aux déclarations de l’Afd et à faire savoir que voter pour eux n’est pas une protestation anodine ». Plusieurs ténors de la Bourse de Francfort lui ont emboîté le pas.

Habitué aux prises de position de son ancien patron, Joe Kaeser, Siemens a ainsi fait savoir que le groupe rejette « avec la plus grande fermeté extrémisme et discrimination ». Le populisme de droite n’est pas hostile seulement à la démocratie, mais aussi à l’innovation et au progrès, commente l’entreprise. « Les objectifs de l’AfD sont fondamentalement opposés à nos valeurs et à nos intérêts fondamentaux », entre autres parce qu’ils exigent une sortie de l’Union européenne, a renchéri Volkswagen lors d’une enquête menée par le magazine « Capital ».

L’infiltration de l’extrême droite dans les manifestations agricoles, préoccupe également le président de l’Union des agriculteurs, Joachim Rukwied. «Nous sommes des démocrates et un changement politique, s’il a lieu, se fera par le biais du vote dans l’isoloir», a-t-il plaidé à la veille des manifestation du 8 janvier.

La présence grandissante de l’extrême droite au sein des entreprises préoccupe aussi le patronat. « Entre 2015 et 2020, de nombreux débats ont eu lieu sur l’implantation du syndicat Zentrum Automobile – proche de l’AfD -, notamment à Zwickau chez Volkswagen, mais aussi chez BMW ou Porsche à Leipzig », rappelle le sociologue Andre Schmidt, de l’université de Leipzig. Le Zentrum Automobile avait encore 17 mandats au sein d’entreprises du secteur en 2022.  […]

Le positionnement des entreprises n’est toutefois pas unanime. Les campagnes de l’AfD sont financées notamment par de nombreuses PME familiales, mais aussi par quelques grandes entreprises.

Les Echos

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