Fdesouche

Dans une étude destinée à nourrir le débat à droite, l’ex-ministre Alain Marleix et l’universitaire Thomas Ehrhard pointent les biais d’une méthode de calcul à bout de souffle. La démocratie française a-t-elle besoin d’une nouvelle méthode pour assurer une représentation nationale digne de ce nom? Cette question sensible, déjà soulevée par la droite en 2015 sous la forme d’une proposition de loi (jamais examinée), revient sur la table comme une urgence.

(…)

Ainsi, la voix d’un électeur de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis vaut deux fois plus (1 voix pour 57.421 inscrits, ratio de 38,6 %) que celle d’un électeur de la 3e circonscription de Vendée (1 voix pour 134.805 inscrits, ratio de 92,2 %), alors que les deux circonscriptions, qui élisent 1 député chacune, comptent sensiblement le même nombre d’habitants, soit 148.794 pour la première, contre 146.273 pour la seconde.

Et, même à l’échelle d’un seul département, certaines circonscriptions peuvent révéler des différences importantes en nombre d’inscrits, comme cela est le cas dans le Bas-Rhin. Là où le bât blesse, c’est que les déséquilibres constatés fragilisent la représentation nationale dans les zones rurales. Et cet impact dommageable s’ajoute aux fractures territoriales déjà profondes, souvent citées comme l’une des sources majeures des difficultés françaises.

(…)

Les cosignataires enfoncent le clou en établissant une nouvelle comparaison entre la Haute-Garonne (10 sièges pour 937.729 inscrits) et la Seine-Saint-Denis (12 sièges pour 800.507 inscrits): «Actuellement, la présence d’étrangers favorise le nombre de sièges accordés aux départements qui en comptent le plus. Dans le cas d’un futur découpage électoral, les disparités seront encore accrues», affirment-ils. (…) Ils affirment que ces inégalités démographiques «ne sont pas neutres politiquement» et profitent mécaniquement à la gauche. Au biais démographique inscrits/habitants se superposent des biais politiques partisans, car ce sont toujours la gauche ou l’extrême gauche qui en bénéficient. Ils en veulent pour preuve la liste des 20 circonscriptions législatives ayant les plus faibles ratios d’inscrits sur les listes électorales en 2022, dans laquelle 18 ont élu des députés de gauche ou d’extrême gauche. Thomas Ehrhard insiste: «Les inégalités de représentation se doublent donc de biais politiques considérables. Certains partis politiques profitent largement de cette situation. Ainsi, au biais démographique inscrits/habitants se superposent des biais politiques partisans, car ce sont toujours la gauche ou l’extrême gauche qui en bénéficient dans ce type de circonscriptions aux plus faibles ratios.»

(…)

Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux