Une marche contre l’antisémitisme sera organisée dimanche à Bruxelles. Sur le site 1012.be, les organisateurs expliquent que «les Juifs d’Europe vivent aujourd’hui de nouveau dans la peur». Citant des déclarations de la Commission européenne, ils invoquent «la recrudescence des incidents antisémites à travers l’Europe [qui] ces derniers jours atteint des niveaux exceptionnellement élevés, rappelant certaines des périodes les plus sombres de l’Histoire». Ils dénoncent dans la foulée «des agressions physiques à l’encontre de Juifs, ainsi que la libération de la parole antisémite à l’œuvre dans nos rues, sur les écrans et dans les propos de citoyens et d’élus».
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La presse et les partis démocratiques craignent par ailleurs que l’extrême droite ne récupère la manifestation à des fins de propagande contre l’immigration et le «danger arabo-musulman». Si le Vlaams Belang semble vouloir s’abstenir, le petit parti Chez Nous compte bien être présent. La Ligue de défense juive, groupe ultra-radical français réputé violent, est attendu en face. Cela «pose problème politiquement», écrit Le Soir, car les partis démocratiques ont signé la Charte de la démocratie selon laquelle ils s’engagent à «refuser de participer à toute manifestation, événement, activité auxquels candidats et militants (d’extrême droite, NDLR) participeraient»…
Le respect du cordon sanitaire, qui isole depuis quarante ans l’extrême droite du pouvoir, apparaît plus que jamais important à six mois des législatives du 9 juin qui pourraient être marquées par une victoire retentissante du Vlaams Belang.
Toute la question aujourd’hui est de savoir dans quelle mesure les partis démocratiques s’exprimeront ou non dimanche, le risque étant qu’ils légitiment par leur seule présence des positions ultradroitières, anti-establishment et promptes à alimenter un climat sécuritaire. Jusqu’à présent, Joël Rubinfeld a refusé de faire un pas de côté et tout indique qu’il tiendra bon.
