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«Sidi Nicolas», «Sainte-Nicolas», «Petite Maman Noël»… ces municipalités qui désacralisent les fêtes de fin d’année

Entre «Sidi Nicolas», «Sainte-Nicolas» et la «Petite Maman Noël», c’est tout une ribambelle de nouveaux personnages que les enfants pourraient bien rencontrer en ce mois de décembre. Au placard, les mâles blancs de plus de cinquante ans que sont le Père Noël et Saint-Nicolas… Pour un Noël toujours plus inclusif, féministe et diversitaire, certaines municipalités ont pris le parti de « réinventer les fêtes de fin d’année » . Dès lors, chaque jour du calendrier de l’avent ouvre la porte à une surprise, qui ne fait pas toujours l’unanimité.

À Nantes, pour la deuxième année consécutive, le «Voyage en hiver» et ses sculptures lumineuses ont remplacé les décorations traditionnelles. Des illuminations aux couleurs de l’arc-en-ciel, sans guirlandes ni sapins – excepté un sapin mécanique géant, place Graslin -, qui ont été remplacés par des installations «multiculturelles», se félicite la municipalité PS, afin de laisser «la place à toutes les confessions ou non confessions» . Avachie, en jogging et chaussettes rouges, les jambes écartées sur une balançoire suspendue, une sculpture de «Petite Maman Noël» toise les passants. «Parce qu’au XXIe siècle, l’esprit de Noël est multiculturel , a posté la Ville sur X, en réponse à un internaute dubitatif. Parce que ces moments féeriques devraient rassembler tout le monde sous le même drapeau de la créativité» . Une réponse vite supprimée, car «pouvant être mal interprétée, voire instrumentalisée». Quant aux illuminations artistiques «La nuit je vois», dans une rue sensible du centre-ville, la mairie a finalement décidé de les démonter : leur lumière tamisée faisait augmenter le sentiment d’insécurité. […]

À Bruxelles, en Belgique, dans le quartier de Saint-Gilles, le bourgmestre Jean Spinette (PS), veut un Saint-Nicolas « inclusif ». Évoquant le partenariat de la commune «avec la ville marocaine de Berkane, connue pour ses clémentines» , il a proposé de le renommer «Sidi Nicolas». «Pour nous, Saint-Nicolas doit être respectueux de l’environnement, des religions et intersectionnel , a-t-il indiqué à la presse belge. C’est un moyen de trouver un lien avec la communauté musulmane de la commune. Il faut savoir que beaucoup de personnes résidant à Saint-Gilles sont originaires de cette région du Maroc. Et je trouverais comique d’avoir un Sidi Nicolas qui fournit des clémentines aux enfants» . Non loin de là, à Gand, la venue d’une «Sainte-Nicolas noire», prévue le 6 décembre à l’hôtel de ville, a finalement été annulée. Mais l’événement autour de cette figure, baptisée «Queen Nikkolah», au centre culturel Vooruit, lui, est maintenu : «Ce personnage a été créé par l’artiste Laura Nsengiyumva, qui remet en question les frontières classiques entre les cultures et les genres, précise le média Sudinfo. L’objectif de cette alternative au traditionnel grand Saint est d’aborder la tradition de manière différente, sans les stéréotypes d’antan» . […]

Le Figaro

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