Fdesouche

À l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la mairie de Bobigny a accueilli des intervenants capables d’amalgamer très sereinement la cause palestinienne à celle du Hamas. Propos rapportés.

Se rassembler pour la paix et soutenir le Hamas… c’est apparemment possible ! Ce 29 novembre, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la mairie de Bobigny a accueilli une après-midi de conférences et de débats en soutien aux Gazaouis « qui résistent à un État qui les colonise » et demander « la paix entre les peuples », comme le résume Abdel Sadi, maire de cette «banlieue rouge qui est à l’image du département et du monde ». 

Pour nourrir leur réflexion, la CGT de la ville, organisatrice de l’événement, a convié Christophe Oberlin, auteur de nombreux livres sur le sujet, et Ramy Shaath, militant palestino-égyptien, organisateur de « convois humanitaires » vers Gaza et fondateur du mouvement BDS, qui vise au boycott d’Israël. 

À la tribune, le premier l’annonce clairement : « Je suis pro Hamas. Je suis pro Jihad islamique. La résistance est un droit, le terrorisme est un moyen. » 

Dans le public, un cheminot abonde : « Il ne faut pas avoir peur de parler de résistance. En 1945, nos résistants étaient aussi vus comme des terroristes. »  

La paix n’est pas compatible avec le projet sioniste 

Quand une femme, dans la salle, demande si « après tant d’années de guerre on peut espérer connaître la paix de notre vivant », les réponses sont claires. Ramy Shaath : « Je suis très gêné quand j’entends qu’il va y avoir une marche pour la paix samedi prochain. La paix n’est pas compatible avec le projet sioniste. » 

Pour l’ancien conseiller de Yasser Arafat, « le sionisme est un programme colonial et expansionniste qui utilise le nettoyage ethnique pour contrôler tout le Moyen-Orient ». 

Christophe Oberlin balance : «Depuis 30 ans, le Hamas a un projet pour la paix qui est le même que celui de la Cour pénale internationale. Ceux qui disent le contraire ne font que de fausses interprétations. » 

Il faut comprendre la logique. Dans l’ambiance conviviale des allées de la salle Pablo Neruda, où les « camarades » s’apostrophent chaleureusement, les condamnations du terrorisme sont unanimes. 

« C’est l’état sioniste qui est terroriste, s’emporte Epanya, militante CGT et ancienne conseillère municipale de Bobigny. Il faut qu’il soit jugé pour les crimes qu’il a commis. Les terroristes ce sont eux. » 

Hélène, sa camarade de lutte, est d’abord nuancée : « Attention à ce terme qui est utilisé dès qu’on est en désaccord avec un gouvernement. » Mais termine par dire qu’« Israël est un état terroriste vu la guerre qu’ils font aux Palestiniens ».

LA FRANCE, SOUS L’INFLUENCE D’ISRAËL ?

Dans cette assemblée d’une centaine de personnes, nul n’a considéré les attaques du Hamas le 7 octobre comme terroristes et tous, y compris le maire, qualifient l’organisation de résistante, à l’image des maquisards de 1940. Pour Ramy Shaath, « la France est complice d’un génocide, elle envoie des mercenaires tous les jours pour tuer des Gazaouis ». 

Hélène et Epanya en sont également convaincues : «La France est sous l’influence d’Israël, sûrement pour des motifs économiques. » 

Christophe Oberlin, lui, n’hésite pas à dénoncer le « lobby sioniste en France, avec ce fameux député israélien à l’Assemblée, comment se fait-il qu’un Israélien soit élu en France ? C’est le Chalghoumi du parlement !» 

L’auditoire est hilare. Le lendemain, la mairie de Bobigny a programmé, dans la même salle, une nouvelle série de conférences sur ce même thème. Mais cette fois-ci, planifiée par le Parti communiste de la ville. Pas facile d’accorder ses points de vue sur ce sujet. Même (ou surtout) entre camarades.

Le JDD

Agence de marketing prémonition présentation

Fdesouche sur les réseaux sociaux