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Véritable joyau patrimonial, le quartier du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel est aujourd’hui méconnaissable. À la faveur de la crise sanitaire, il s’est mué en zone de non-droit où les délinquants, les trafiquants et les vendeurs illégaux imposent leur loi, aux dépens des touristes et des riverains.

Tenant la pose et le sourire face à l’objectif de leur smartphone posé sur trépied, le tee-shirt au-dessus du nombril, Alison et Johanna, deux jeunes touristes venues du Canada feignent d’ignorer la météo de ce mois de novembre particulièrement pluvieux à Paris.  […] Une fois le cliché pris, les jeunes étudiantes se dépêchent de replier le trépied et ranger les téléphones dans leurs sacs. Les deux amies, qui ne disposent que d’un budget très modeste, ont cassé leur tirelire pour s’offrir ce voyage et ont pris la peine de le préparer avec soin. «Paris est une très belle ville, mais avant de partir, mon oncle et ma tante qui y sont déjà venus, m’ont prévenue et conseillé de faire attention – particulièrement dans ce quartier. On sait qu’il y a beaucoup de vols et d’agressions. » Un conseil bien avisé. En effet, depuis quelque temps, au pied de la tour Eiffel, le quartier du Champ-de-Mars , vitrine de la capitale, s’est transformé pour devenir, selon certains riverains, «un véritable coupe-gorge».

Récemment, les plaintes de touristes victimes de viol ou d’ agressions sexuelles se sont multipliées. Les pickpockets pullulent et agissent au grand jour. Les vendeurs à la sauvette ne prennent guère la peine de se cacher et les vélos-taxis clandestins, dont les conducteurs sont parfois très avinés, ont pignon sur rue.  […]

«Ce quartier est devenu impossible, confie l’un des agents. On ne prend même plus la peine de courir après les vendeurs illégaux, c’est une tâche impossible. Regardez autour de vous, les trafics sont partout. Les vendeurs de crêpes et de sandwichs planquent leur marchandise dans les bouches d’égout et la ressortent pour la proposer aux touristes. Ça fait mal au cœur car cela peut les rendre très malades. C’est sale et il y a des rats partout. On essaie de les prévenir. On veut aussi montrer notre présence pour rassurer le public, mais on ne peut intervenir que sur du flagrant délit. C’est désespérant car ces gens opèrent en toute impunité. Je suis affecté à ce secteur depuis un an et j’ai l’impression que l’on nous demande de vider l’océan à la petite cuillère. Mes collègues qui ont plus d’ancienneté me disent que la situation s’est considérablement dégradée ces dernières années, les délinquants agissent avec un véritable sentiment d’impunité. » […]

«La gestion du Champ-de-Mars est de la responsabilité exclusive de la Ville, précise Jean Laussucq, élu de la mairie du 7e arrondissement, mais nous sommes les premiers interlocuteurs des habitants et aussi les premiers scandalisés par l’état du site. Les deux confinements successifs ont favorisé de nouvelles fréquentations et l’installation d’une délinquance beaucoup plus violente. Face à ce problème, nous sommes confrontés à une réticence des équipes d’ Anne Hidalgo qui rejettent nos propositions par idéologie. Par exemple, la multiplication des caméras de télésurveillance sur les points noirs sécuritaires serait une des solutions. Il y a actuellement 25 de ces dispositifs répartis sur le Champ-de-Mars et à ses abords. […]»

Le Figaro

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