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« Nique la France », « Allah Akbar », « Free Palestine » : un demandeur d’asile Pakistanais armé d’une paire de ciseaux crée un mouvement de foule Rue des Rosiers à Paris ; il explique avoir une formation de coiffeur, et ressort libre du tribunal

Un homme de 38 ans a été condamné hier à 6 mois de prison avec sursis pour avoir, le jeudi 2 novembre dernier, crié “nique la France”, “allah akbar” ou encore “free palestine”, tout en brandissant de façon menaçante une paire de ciseaux devant un restaurant juif très connu pour ses spécialités de falafel.

Les faits ont eu lieu rue des Rosiers, à Paris, quartier “connu pour être un quartier juif” (dixit le président du tribunal), où une organisation terroriste palestinienne a commis un attentat contre un autre restaurant juif, il y a 50 ans (aout 1982). Cet homme a créé un mouvement de panique dans la rue. Un témoin, qui promenait son chien et qui a prévenu la police, raconte “avoir imaginé le pire”. L’homme, fortement alcoolisé, a finalement été interpellé et placé en garde à vue, mais il a également menacé un policier en lui répétant “je vais te tirer dessus” mais aussi “allah akbar”.

Le parquet a toutefois estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour le poursuivre pour l’apologie du terrorisme (peu parlé). Et il a donc été poursuivi pour: “violence avec menace d’une arme” et “menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique” Parce qu’il s’agit d’un demandeur d’asile Pakistanais, toute l’audience a dû se faire avec l’aide d’un interprète parlant le Ourdou: à la fois pour traduire les propos du tribunal mais aussi pour traduire au tribunal les propos du prévenu. Ce qui ne rendait pas l’audience très facile.

Le tribunal s’est légitimement demandé ce qu’un demandeur d’asile pakistanais, logé dans un logement social à Orléans, faisait rue des Rosiers à Paris, alcoolisé, à crier “allah akbar” et à menacer des passants, tout en faisant des références à la Palestine ? La réponse formulée par le prévenu, Shahid M., est assez surprenante :

Il a d’une part expliqué qu’il en avait marre de l’exiguïté de son logement social et qu’il a donc voulu quitter Orléans. Et d’autre part que, parce qu’il une formation de coiffeur, il est venu à Paris pour effectuer une coupe de cheveux… d’où la présence sur lui d’une paire de ciseaux. Pour tout le reste, il a rappelé qu’il était ivre, qu’il ne se souvient de rien, sauf de ne pas avoir parlé de Palestine, contrairement à ce que disent les témoins (mais ce n’est d’ailleurs pas pour ça qu’il était poursuivi).

Son parcours est assez symptomatique du désordre migratoire qui sévit en Europe. Shahid M. explique qu’il a quitté le Pakistan en 2010, parce que ses frères ont été tués par la mafia locale. Il a donc quitté sa femme, enceinte, pour se rendre en Europe, en passant par la Lybie.

Il a déposé des demandes d’asile en Italie, mais aussi en Allemagne, qui toutes ont été rejetées. Il s’est donc rendu en France il y a 11 mois, parce qu’il a entendu dire qu’en France on pouvait travailler facilement au noir et qu’il était plus facile d’obtenir des papiers.

Shahid M. explique encore que tout l’argent qu’il gagne en travaillant au noir sur des chantiers part dans l’alcool, puisqu’il boirait une bouteille de whisky et plusieurs cannettes de bière par jour. Le parquet a demandé de la prison ferme. “On a dans le box très peu d’explications, a déclaré le procureur tout en pointant les sourires du prévenu. Il n’est pas rassurant”.

Shahid M., qui était inconnu de la justice, est finalement ressorti libre. Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis + une période probatoire de 2 ans + une obligation de se soigner de l’alcool et d’avoir une adresse fixe.

Le Figaro

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