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« 65 % des enseignants estiment que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas su gérer l’après Samuel Paty […] Un professeur m’a dit, à propos de la mort de Samuel Paty : « On n’en parle jamais entre collègues, mais on y pense très souvent, »
 explique Jean-Pierre Obin, universitaire et ancien inspecteur général de l’Éducation nationale.

Les profs ont-ils peur d’enseigner ?

C’est le constat dressé par plusieurs enquêtes d’opinion réalisées en novembre 2022, puis corroborées par vingt-quatre entretiens que j’ai pu mener en face-à-face avec des enseignants.

Que disent-ils ?

80 % d’entre eux craignent des conflits, avec des élèves influencés par une idéologie politico-religieuse. Plusieurs ont d’ailleurs déjà vécu un incident de cette nature. Un problème peut survenir sur une partie d’un cours, à cause d’un vêtement porté… Phénomène bien plus grave : un professeur sur deux – et même deux tiers des enseignants d’histoire et d’éducation morale et civique – déclare s’être déjà autocensuré par peur de représailles, de dérapages dans l’établissement ou à l’extérieur.

Ouest France

Nous sommes loin d’avoir tiré les enseignements de l’affaire Paty, je dirais même que la situation a empiré en trois ans. Dans mon livre, un enseignant confronté à un incident déplore ne pas avoir le soutien de son chef d’établissement. A partir de là, il est évident qu’il ne peut espérer le soutien du Dasen (Directeur académique des services de l’Education nationale, Ndlr), du recteur ou du ministre. Sans le soutien de son personnel de direction, il est inutile d’aller plus loin. Et du côté des syndicats, le silence est abyssal. Parce qu’on se heurte toujours à ce vieux réflexe de gauche qui consiste à dire : “Les musulmans sont déjà des victimes, ne rajoutons pas à leur malheur”. La crainte de froisser les élèves et d’être taxé d’islamophobie fait que l’on se tait. Voilà pourquoi je parle de peur intériorisée. Beaucoup de professeurs se sentent terriblement isolés aujourd’hui, d’où l’urgence qu’il y a à les protéger et à rétablir le sentiment de sécurité.

L’Express

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