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4/10/23

Ceux qui, le dimanche, aiment s’user les manches sur les mains courantes des terrains de foot le savent : ça ne devrait pas, mais ça arrive. Parfois. Un propos déplacé, une injure, une bousculade… Les faits qui se sont déroulés le 1er  octobre à Thiaville-sur-Meurthe sont d’une tout autre nature. Alors que le club local recevait Cirey-sur-Vezouze dans le cadre de la 4e  journée de… D3, la situation a totalement dégénéré, au point de provoquer l’intervention de plusieurs voitures de gendarmerie.

Les responsables des deux clubs ne s’accordent que sur une chose : des injures racistes ont été prononcées. « Ils nous ont insultés de sales blancs », dénonce le président thiavillois Charly Pierre. « Notre juge de touche a été traité de singe. Et on m’a balancé un stylo dans le dos en me disant : ‘’Tiens, v’la une banane pour donner à manger à tes blacks’’ », s’indigne Francis Beill, président de Cirey. Dont l’équipe est composée de Mahorais, qui viennent de Nancy, Lunéville ou Sarrebourg pour jouer ensemble chaque dimanche.

Machette ou pas ?

« La rencontre s’était déroulée normalement, sans insultes ni pression particulière. J’ai sorti six cartons jaunes et deux blancs », raconte l’arbitre Jacques Larcher. « Tout a dégénéré en fin de match, lorsque deux joueurs se sont empoignés. » Entraînant l’entrée sur le terrain d’une quinzaine de supporters visiteurs, vite imités par les locaux. Un attroupement général au cours duquel une bouteille en verre a été pulvérisée contre le mur du club house, dont les débris ont légèrement touché l’arbitre au bras. Une « machette de 25 cm » aurait même été brandie par l’arbitre de touche de Cirey. « Tout le monde chez nous l’a vue », assure Charly Pierre. Les gendarmes, venus en nombre, ont fouillé les sacs et les véhicules des Loups, nom donné aux habitants de Cirey ; ils n’ont rien retrouvé.

Les réseaux sociaux s’enflamment

« Tout ça, c’est juste une histoire de racisme. On a l’habitude, mais là c’était clairement de l’incitation à la haine… », dénonce Francis Beill, qui assure avoir reçu des menaces de mort suite à la publication, le lendemain, d’un communiqué du club thiavillois qui a littéralement enflammé la toile. Un texte qui a occasionné des centaines de commentaires… Dont ceux d’un dirigeant – anonyme – d’un autre club du 54, qui assure que des couteaux avaient déjà été aperçus dans les poches de pseudos-supporters lors d’une fin de match houleuse à Cirey-sur-Vezouze.

L’Est Républicain


3/10/23

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