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Fabrice Cumps (PS), le bourgmestre d’Anderlecht, livre une interview sur le « plan diversité » au sein de son administration communale. Celui-ci doit encore être examiné par le collège. Ce plan passe inévitablement par une réflexion sur le port des signes convictionnels, dit le bourgmestre. Un thème éminemment sensible.

L’administration communale d’Anderlecht ne fera pas l’économie d’une discussion sur le port des signes convictionnels et sa cohabitation avec la neutralité. C’est le nœud gordien d’une réflexion plus globale sur la nécessité d’ouvrir plus largement l’emploi public à la diversité

Quels sont les éléments sur la table ?

En 2021, nous avons lancé un processus de réflexion au sein de l’administration sans prendre de position, et nous avons décidé de le faire accompagner par Unia, qui a interrogé les membres du collège, du comité de direction, ainsi que certains acteurs de l’administration. Un groupe de réflexion composé de 35 personnes a fait un état des lieux. Au terme de ce travail, nous avons constaté qu’il n’y avait pas de démarche à ce stade pour promouvoir la diversité dans notre administration. Au départ, il ne s’agissait pas seulement des signes convictionnels, mais de toutes les manières d’inclure la diversité dans notre fonctionnement, que ce soit en matière d’âge, de handicap, d’origine, etc. Toutefois, un des constats est que l’interdiction du port de signes convictionnels constitue un obstacle à l’accueil de certaines populations au sein de notre administration, en particulier celles d’origine maghrébine

Concrètement, sur quoi débouche ce constat ?

Nous devons prendre en compte deux valeurs essentielles : la nécessité d’améliorer la diversité et l’inclusion, en particulier pour les personnes d’origine maghrébine, et la valeur de la neutralité du service public. Notre mission est de faire des propositions qui tiennent compte de ces deux valeurs, que ce soit 100 % neutralité, 100 % inclusif, ou un mélange des deux, en intégrant les sensibilités différentes des partis politiques représentés autour de la table du collège.

Ecolo est sorti dans les médias. L’échevine Nadia Kammachi estime que les signes convictionnels ne remettent pas en cause la neutralité de l’administration publique… 

C’est exact. L’échevine d’Ecolo, qui a temporairement repris la question de l’égalité des genres en remplacement de l’échevin titulaire en congé de maladie, a déclaré que l’administration devrait autoriser le port de signes convictionnels sans conditions. Cependant, il est important de préciser que cela reflète la position du groupe de travail Diversité, mais pas nécessairement celle de l’ensemble de l’administration. Le comité de direction, qui représente formellement l’administration, n’a pas encore pris de position tranchée à ce sujet.  […]

Pouvons-nous imaginer une administration communale où les signes convictionnels seraient omniprésents ?

Tout est possible. Au-delà des signes religieux, il faut également prendre en compte les signes politiques, car une conviction peut être politique. Il est important de réfléchir à comment cela pourrait être géré pour garantir un bon accueil du public et une atmosphère de travail harmonieuse. Le port du voile, en particulier, est en train de devenir quelque chose de normal pour la plupart des gens. Au départ, j’étais plus enclin à soutenir la neutralité, mais je reconnais maintenant que cela évolue avec le temps, en particulier pour les jeunes générations.

Le Soir

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