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Armes, explosifs, entraînements militaires : comment un groupe terroriste d’ultragauche a préparé une guérilla en Occitanie. Sept militants jugés à partir de mardi 3 octobre à Paris.

Sept militants jugés à partir de mardi 3 octobre à Paris pour association de malfaiteurs terroristes pour ce qui est présenté comme le premier procès terroriste de l’utragauche en France depuis Action Directe. Plusieurs de ses membres vivaient en Haute-Garonne, dans le Tarn, en Ariège et en Aveyron.

Un ancien sniper formé au combat au Kurdistan irakien, un punk travaillant comme artificier chez Eurodisney, une jeune femme titulaire d’un double master en littérature ou un fils d’officier de l’armée française : sept militants d’ultragauche vont comparaître à partir de ce mardi 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour ce qui est présenté comme le premier procès du terrorisme d’ultragauche en France depuis Action Directe.

S’en prendre aux policiers et aux militaires

Démantelé en décembre 2020 par la DGSI, ce groupuscule, dont les membres nient tout projet de passage à l’acte, est né à partir de 2018 en Occitanie, autour d’un personnage clé. Florian Dahuron, 39 ans, est soupçonné d’avoir initié toute une série d’actions pour “constituer un groupe, entraîner et former ses membres, leur trouver des armes (…) dans le but clairement énoncé d’abattre les institutions républicaines en s’en prenant à “ses chiens de garde” que sont les policiers et les militaires” selon l’enquête dirigée par deux juges anti terroristes. Les magistrats se sont plongés dans cette mouvance radicale qui reste très active : “En 2021, l’ultragauche a revendiqué 153 actions sur le territoire national”, en détruisant notamment des antennes-relais, et en “laissant entrevoir son potentiel violent contre les personnes via l’utilisation du black bloc lors de manifestations ou affrontements dans les Zad”. Plusieurs des prévenus se sont connus dans la Zad du barrage de Sivens ou à celle de Notre-Dame-des-Landes. […]

Un squatt de Toulouse et une maison abandonnée

Ce sont notamment un squat de Toulouse, rue Brouardel, et une maison abandonnée de Pins-Justaret, un village de l’agglomération toulousaine, qui ont servi de point de rencontre et de lieu d’entraînement militaire au groupe, qui a aussi tenté de fabriquer des explosifs, dont le redoutable TATP, utilisé par les islamistes du 13 novembre à Paris.

Mais on les localise aussi dans le Tarn, l’Aveyron, autour d’une yourte à Bollène dans le Vaucluse, ou encore en Sologne. Il faut dire qu’ils sont très mobiles, plusieurs d’entre eux vivant dans des camions, avec des caches aménagées où des armes longues ont été découvertes.

Des disques durs et clés USB cryptées

Autre caractéristique : les suspects sont “très prudents et méfiants à l’égard des moyens de surveillance étatique”, ont “une forte culture du secret” et “une grande réserve à l’égard des moyens de communication.” Au point de tenir en échec les limiers de l’antiterrorisme, qui n’ont pas réussi à décrypter bon nombre des disques durs et clés USB saisis pendant l’enquête.

Côté défense, on nie tout projet terroriste, en dénonçant “un travestissement de la réalité du dossier”, une interprétation erronée du contexte”, et une “pression des services de police” sur certains prévenus. Le procès est prévu jusqu’au 27 octobre.

Midi Libre

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