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Comment est vue cette nouvelle affaire française en Algérie, pays qui reste divisé entre adeptes et hostiles au code religieux dominant ?

L’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires en France a suscité des commentaires dans des médias algériens. « La France ne lâche pas son combat contre l’islamisme », estime le site d’information  TSA , tout en ajoutant que « cette proposition déjà faite par la droite et l’extrême droite a été rendue légitime par le gouvernement. Mais surtout, en donnant raison à l’extrême droite, cela laisse penser que le seul port de l’abaya ou autre signe religieux relié à l’islam est l’unique problème de la société française ». L’éditorialiste du  Quotidien d’Oran  Abdou Benabbou va plus loin : « Le pouvoir français s’est encore une fois engouffré dans une situation contre-productive. Il décide de renforcer la laïcité en s’agrippant avec un autoritarisme rigide à l’interdiction de l’abaya à l’école comme si elle était un tir de canon contre la République. Il ne tient pas compte du fait que le fondement républicain et de la laïcité est d’abord essentiellement un esprit. Or, en accordant une importance démesurée au seul apparat vestimentaire, il forge un esprit contraire à la consolidation d’un vivre ensemble harmonieux », souligne l’éditorialiste.

 « Toutes les données démontrent que la guerre contre l’abaya et le qamis en France, comme auparavant la guerre contre le voile et le niqab, est perdue d’avance », tranche le quotidien conservateur  Echourrouk. Le journal cite quatre données pour appuyer sa thèse. D’abord, le fait que les grandes marques et enseignes mondiales de la mode adoptent de plus en plus la «  modest fashion  », inspirée par les codes vestimentaires des monarchies du Golfe. Le second point concerne l’augmentation du marché mondial de l’abaya : de 243 milliards de dollars en 2015 à 368 milliards de dollars en 2017, selon  Reuters. L’autre paramètre serait le poids de plus en plus important des influenceuses de cette « modest fashion », à l’instar de la Britannique Dina Tokyo, icône de la « hijabista », la communauté des musulmanes voilées, convoitée par les grandes marques de la mode, même si, depuis, l’influenceuse a fini par retirer son voile. Le dernier « argument » d’Echourrouk est que « la courbe démographique de la société française va vers une domination de l’élément non français au détriment des Français, ce qui signifie que d’autres cultures, notamment arabo-islamiques, connaîtront à l’avenir une tendance ascendante dans la société malgré les tentatives d’occidentalisation au nom de la laïcité ». « La majorité des enfants qui naîtront dans les décennies à venir en France seront des enfants d’immigrés pour qui la laïcité à l’école publique ne sert à rien, et la France ne pourra rien y faire car, sans eux, ce pays s’effondrera démographiquement », conclut Echourrouk.   […]

Le Point

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