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Le chef d’escadron Yves Raynaud est mort à 104 ans, a annoncé l’Élysée dans un communiqué. Dernier des «cadets de Saumur», l’officier avait participé aux combats de Saumur, lors desquels 2500 soldats français dont 800 jeunes officiers de réserve se sont battus contre des troupes allemandes largement supérieures en nombre, alors que le gouvernement français rendait les armes.

«Quand tout semblait écrit d’avance, quand les colonnes de chars de la Wehrmacht déferlaient sur nos villes et dans nos campagnes, quand officiels et politiques abandonnaient la perspective de la liberté, il s’est trouvé, en France, des amoureux de leur pays suffisamment pétris d’idéal pour refuser de se laisser submerger par l’étrange défaite», écrit aussi l’Élysée dans son communiqué qui rend hommage à ces officiers soldats.

Pendant deux jours, du 18 au 20 juin 1940, les «cadets de Saumur», surnom donné par le général Kurt Feld qui commandait la division allemande, opposèrent aux troupes du Reich une résistance héroïque. Issus de l’école de cavalerie de Saumur, les élèves officiers manquaient d’expérience et n’avaient que peu de matériel si ce n’est leurs armes d’instruction. Une cinquantaine d’entre eux est tuée. «’Tout est perdu, fors l’honneur’, avait dit un jour le roi François 1er, au lendemain de la bataille de Pavie. À quatre cents ans d’écart, les cadets de Saumur firent résonner les armes à la main cet écho de l’histoire».

Les soldats français empêchèrent les 40.000 soldats allemands et quelque 150 blindés de franchir la Loire. Ils durent se rendre à l’issue du combat, mais le général ennemi, impressionné par ce sacrifice, laissa partir librement les survivants vers la zone libre.

Après la guerre, Yves Raynaud a poursuivi son engagement dans la réserve militaire et a porté la mémoire des camarades morts au combat, au fil des commémorations. «Le Président de la République adresse à sa famille endeuillée, à ses deux fils, à ses proches, à tous les élèves passés ou présents de l’école de cavalerie de Saumur, ses condoléances émues».

Le Figaro

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