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La Suède a perdu un temps précieux en ne prenant pas au sérieux la menace islamiste, lorsque les signes avant-coureurs ont commencé à apparaître, il y a une dizaine d’années. Au contraire, les lanceurs d’alertes ont été stigmatisés. S’il y a une chose que je regrette au cours de mes années actives en politique, c’est de ne pas avoir abordé la question de l’extrémisme islamiste avec plus de vigueur. Ce n’est qu’en devenant maire de Göteborg que je me suis rendu compte de la gravité de la situation. Cela tient au fait qu’à ce moment-là, je me suis trouvée exposée à beaucoup plus d’informations. Plusieurs personnes courageuses ont attiré mon attention sur le degré de radicalisation de l’islamisme. Ces personnes, qui allaient devenir mes amis, œuvraient dans la police, dans les services sociaux ou étaient journalistes, toutes raisonnables mais inquiètes. Elles avaient déjà alerté sur des problèmes de cette nature dans le passé, mais elles s’étaient heurtées au silence ou avaient été soupçonnées d’être à la solde d’organisations racistes.

Ainsi, dans son livre limpide Den omhuldade islamisten: Åren då radikaliseringen tog fart i Sverige (L’islamiste chéri. Les années où la radicalisation a décollé en Suède) publié aux éditions Fri Tanke förlag 2, le journaliste et auteur Magnus Sandelin évoque les années où la radicalisation a pris son essor en Suède. Et le rapport Rosengård 3, très décrié lors de sa publication, en 2009, mettait en garde contre la radicalisation islamique à Malmö. Mais le débat qui a suivi portait sur un tout autre sujet. Nous avons perdu l’occasion d’un débat extrêmement important sur la radicalisation, alors qu’il était encore temps de prendre des mesures pour enrayer une évolution funeste. Au lieu de cela, de nombreux journalistes, décideurs politiques et leaders d’opinion ont dépensé leur temps et leur énergie à contester la réalité de ces problèmes.

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Bettan Byvald, travailleur social dans les quartiers de Angered, évoque la manifestation d’un nouveau phénomène, celui de militants à la recherche de services où il leur sera possible d’exercer un pouvoir sur les enfants et les jeunes gens. Selon Bettan Byvald, « il ne s’agit pas nécessairement d’activisme religieux, cela peut également concerner des clans criminels œuvrant de manière stratégique. Pratiquant l’entrisme, ils intègrent nos administrations, notamment en tant qu’enseignants, directeurs de centres de loisirs et fonctionnaires, mais aussi en tant qu’hommes politiques au sein de nos conseils municipaux. Nous ne devons pas penser que nous sommes à l’abri de cela ».

C’est ce genre de choses qui finit par miner notre démocratie et nuire à notre société, lorsque, pour reprendre les termes du philosophe Karl Popper, nous devenons si tolérants que nous ne sommes pas prêts à défendre notre société tolérante contre les attaques des intolérants.

Je n’ai jamais regretté d’avoir entrepris la lutte contre la radicalisation à Göteborg. Au contraire, j’aurais dû agir avec plus de force. C’était, et c’est toujours, la peur d’être stigmatisé pour avoir parlé clairement de l’extrémisme qui est pourtant notre pire ennemi.

Fondapol

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