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04/07/2023

Aux pieds de l’église Sainte-Madeleine, l’odeur âcre de la fumée se mêle à celles, plus agréables, des panneaux de bois contreplaqués installés à la place des vitrines brisées par les casseurs.

En ce lundi 3 juillet, derrière les barrières métalliques, les habitants sortent leurs portables pour immortaliser des images qui feront partie des moments tragiques de la ville. « C’est surréaliste, on croirait que la ville a été bombardée », commente, Michelle, 62 ans, en larmes devant les engins de chantier qui font tomber les derniers murs de la pharmacie Mirabeau : « Cette pharmacie a 40 ans. Et elle s’écroule sous nos yeux. Il n’y a pas de mots. Ce sont des petits cons qui ont fait ça ! » « Ça me fait mal au cœur ! Ils ont massacré notre ville », renchérit Paule, 72 ans.

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Philippe Mallet, l’adjoint chargé de l’Économie et du Commerce reste sous le choc : « Ils sont venus nous détruire. Plus de 80 magasins ont été touchés. Quasiment un quart ! On vient de sortir du Covid, on est déjà à la ramasse. Je ne sais pas comment on va s’en remettre. » Il parle d’actes irrationnels : « Il y avait 300 gamins cagoulés. Entre 12 et 18 ans. Ils couraient dans tous les sens et lançaient ce qu’ils volaient dans des landaus qu’avaient apportés de jeunes femmes. »

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Le Parisien


03/07/2023

Jamais, Montargis  (Loiret), la « Venise du Gâtinais » n’avait connu pareille violence. Après les incendies et pillages, les habitants pansent leurs plaies. Face aux émeutiers, police et gendarmerie n’ont rien pu faire faute d’effectifs suffisants.

On peine à mesurer la rage qui s’est emparée de la ville, ce soir de juin. « Avec mon mari, nous venions de nous mettre au lit quand un ami nous a appelés pour nous prévenir ; il était 23 heures environ », se souvient Viviane Malet, la présidente de l’Union des commerçants de Montargis. Le couple saute illico dans sa voiture pour filer vers la rue Dorée. Hélas, une fois sur place, la situation est déjà hors de contrôle. « Environ 300 émeutiers ont saccagé le quartier et mis le feu à une quinzaine de véhicules », poursuit celle qui possède, avec son époux, quatre boutiques de vêtements et lingerie en centre-ville, dont trois ont été vandalisées. Incapables de maîtriser la foule enragée et encagoulée, les 35 policiers et gendarmes ont laissé faire jusqu’à son départ, vers 3 heures du matin.

À entendre le maire, Benoit Digeon, les forces de l’ordre n’avaient pas d’autre choix que de baisser les bras, faute d’effectifs. « Notre ville a été abandonnée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, accuse-t-il. Notre commissariat doit compter 120 agents, mais ça fait trois ans qu’on en a seulement 90. Quant aux officiers de police judiciaire, ils ne sont pas remplacés par d’autres officiers quand ils partent à la retraite, si bien que les jeunes qui sont arrêtés avec de la drogue sur eux ne sont jamais amenés devant un juge. » Le commissariat le plus proche est à Nevers, « mais il est bien plus petit que le nôtre », peste l’édile. […]

Le Point


01/07/2023

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