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«C’était chaud pour lui», dit un de ses collègues. Selon nos informations, le député et porte-parole du groupe Renaissance, Charles Sitzenstuhl, s’est vu fermement rappeler à l’ordre, mardi en réunion de groupe, par la présidente Aurore Bergé. En cause, ses propos dans la presse sur l’Aide médicale d’Etat (AME) qui contredisaient la ligne officielle. «La défense de l’AME est un combat d’arrière-garde», assénait-il dans Libé le 8 juin, plaidant pour la limiter aux «stricts soins d’urgence». Soit le cœur d’une proposition de résolution venue de LR contre laquelle les macronistes avaient décidé de voter. Le lendemain, il en rajoutait une couche dans une interview au Figaro, proposant notamment «des quotas annuels» pour «réduire l’immigration légale».

«Un tire de Bergé»

Une prise de parole qui a «rapidement fait l’objet d’une vive condamnation au sein des boucles» de discussion des députés macronistes, rapporte l’un d’eux. «Un porte-parole ne devrait pas dire ça», a cinglé l’une, quand d’autres ont demandé qu’il soit destitué de cette fonction. Ce sujet a d’abord été abordé lors de la réunion du bureau du groupe, ce lundi. «Faut-il l’exclure, lui retirer le porte-parolat ou simplement le rappeler à l’ordre ?» se sont interrogés les cadres dirigeants, selon un participant. Finalement, c’est la dernière option et «un tir de Bergé» devant les troupes le lendemain qui ont été retenus.

Lors de cette seconde séance d’explications, également rapportée par le JDD, plusieurs députés ont emboîté le pas de leur présidente. Un élu a reproché à Sitzenstuhl d’employer «le langage de Reconquête». L’intéressé a ensuite fait «amende honorable»«Sur la forme, je peux comprendre ceux de mes collègues qui ont été heurtés, nous dit le député du Bas-Rhin. J’ai réexpliqué que j’avais exprimé un point de vue purement personnel qui n’engageait pas le groupe.» Quant au procès en zemmourisme, «il a répondu qu’on ne pouvait pas lui reprocher cette proximité et c’est vrai que c’est l’un de ceux chez nous qui attaquent le plus violemment Marine Le Pen», le défend un élu qui, s’il est gêné par ses «positions très dures sur les sujets migratoires», ne pense pas qu’on puisse «le caricaturer en type d’extrême droite».

Libération

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