Giorgia Meloni semble donner à Emmanuel Macron une nouvelle raison de s’inquiéter : la légitimité et le succès de la dirigeante italienne d’extrême droite constituent une menace pour le parti du président français lors des prochaines élections européennes.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Meloni l’année dernière, les tensions entre les deux politiques n’ont cessé de se manifester, l’immigration étant l’un des points chauds de l’actualité. Le président italien Sergio Mattarella, qui a souvent aplani les différends diplomatiques avec Paris, devrait rencontrer M. Macron dans la capitale française pour un déjeuner mercredi, à l’occasion d’un voyage pour l’inauguration d’une exposition italienne au Louvre.
Mais au-delà des différends sur l’immigration, la préoccupation de Paris est la montée en puissance de Meloni sur la scène européenne.
La perspective que le Premier ministre italien d’extrême droite devienne le visage respectable de la droite en Europe pose un sérieux problème au parti de M. Macron avant les élections européennes de 2024.
À l’approche de cette campagne, les ministres de M. Macron ont attaqué le gouvernement de Meloni afin d’affaiblir leurs adversaires d’extrême droite à l’intérieur du pays – le Rassemblement national de Marine Le Pen, selon des fonctionnaires et des analystes italiens. L’objectif est également d’empêcher le premier ministre italien d’extrême droite d’être normalisé en tant que dirigeant respectable de l’UE, selon eux. La légitimité de Giorgia Meloni pourrait déteindre sur Marine Le Pen, c’est du moins ce que l’on pense.
Pour Paris, il est maintenant plus crucial que jamais que le gouvernement de Meloni ne réussisse pas, estiment les alliés de Meloni et des analystes.
M. Macron et ses alliés “craignent que le succès de Giorgia Meloni ne soit contagieux et n’affaiblisse davantage le gouvernement français”, a déclaré Nicola Procaccini, un eurodéputé du parti Frères d’Italie de Mme Meloni. Le gouvernement français est terrifié par l’idée que le centre-droit en France puisse s’unir et réaliser en France ce qui s’est passé en Italie “, a-t-il dit.
[…]La normalisation de Meloni pourrait jouer un rôle clé dans la stratégie du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit pour les prochaines élections. Une éventuelle alliance entre le PPE et le parti de Meloni rendrait les conservateurs européens encore plus influents à Bruxelles, au détriment du groupe centriste Renew de Macron.
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