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Depuis mercredi dernier, une adaptation de l’opéra La Bohème de Giacomo Puccini est proposée à Nice. Cette nouvelle version, intitulée Les Flocons de neige des derniers souffles et mise en scène par Kristian Frédric, a fait beaucoup parler d’elle en seulement quelques jours. La dernière représentation est prévue ce mardi soir.

Sur le site de l’Opéra de Nice, un avertissement est donné aux spectateurs: “Le metteur en scène Kristian Frédric a choisi de transposer l’intrigue de La Bohème dans les années 1990, à l’époque où le SIDA mettait fin à l’insouciance d’une génération, brisait des rêves et des vies.” Ajoutant que “certaines scènes du spectacle pourraient donc heurter la sensibilité des plus jeunes“.

Et les réactions n’ont pas manqué après la première représentation, notamment une de la conseillère municipale d’extrême droite (Reconquête!), Geneviève Pozzo di Borgo. “Exhibition sexuelle, sado-masochisme, La Bohème de Puccini en ce moment à l’Opéra de Nice n’est qu’un prétexte pour livrer un message idéologique et obscène“, a-t-elle tweeté le 1er juin.

En 2023, une partie du public de l’opéra de Nice a hué des personnes atteintes du VIH. Je suis ulcérée, affirme la conseillère municipale EELV Juliette Chesnel-Le Roux à Nice-Matin. “J’adresse enfin mes pensées les plus sincères à mes concitoyens encore trop souvent victimes de ces violences d’un autre temps. Nous nous battrons à leurs côtés.”

Erwann Le Hô, coordinateur du centre LGBTQIA + Côte d’Azur, a apprécié le parti pris de l’artiste. “L’intérêt de sa mise en scène est de questionner l’actualité. Cela montre la pérennité de la problématique. La transposition dans les années Sida est très juste, bien vue, pertinente”, indique le militant de la cause LGBT, qui a assisté au spectacle pour la répétition générale.

Ces huées et ces réactions inappropriées, il les analyse “dans un contexte global”. “C’est comme pour la Petite Sirène jouée par une métisse. La fachosphère s’est lancée dans une campagne de déstabilisation. Ils ont déclenché la chasse en meute. Là, je pense que c’est le même schéma, c’est orchestré, ce sont des raids d’opinion organisés. Il faut que tous les progressistes et ceux qui défendent la liberté artistique ripostent contre ça”, conclut Erwann Le Hô.

bfmtv ; Var Matin

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