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On peut faire de la politique avec un algorithme. Avant la publication des résultats de Parcoursup, le 1er juin, « Le Monde » dévoile le système mis en place à l’institut d’études politiques bordelais, dont l’objectif est d’avantager, à l’entrée, les lycéens d’origine modeste. Les « perdants » sont en majorité des candidats issus des lycées privés. L’algorithme maison favorise les boursiers et les élèves des lycées « cordées de la réussite »

Fondé sur « l’écart à la moyenne », ce calcul algorithmique se distingue de celui qui est proposé par le ministère de l’enseignement supérieur, appelé « outil d’aide à la décision » (OAD), fondé exclusivement sur les notes. Ce choix est né de la volonté de l’institut de se saisir de la marge de manœuvre laissée aux formations sur la plate-forme, mais aussi de répondre à une question devenue brûlante, de façon à ne pas léser les lycéens dans leurs candidatures : comment l’enseignement supérieur peut-il mesurer le niveau d’un élève quand toute la classe a obtenu de bons résultats ?

Contrairement à l’OAD, l’algorithme bordelais ne discrimine pas les candidats de lycées où la notation est restée sévère, « mais il est défavorable aux lycées qui pratiquent l’inflation des notes et à ceux dont l’homogénéité du niveau des élèves est telle qu’il n’y a pas de dispersion des notes au sein de la classe », explique son concepteur, le professeur Vincent Tiberj, un ancien de Sciences Po Paris qui a œuvré, en 2001, avec Richard Descoings – lequel était alors directeur de l’institut –, au lancement des conventions éducation prioritaire, nouvelle voie d’entrée imposant davantage de diversité sociale dans l’école.

Le résultat est sans appel : lors de l’actuelle campagne de recrutement, 72 % des admissibles auraient été les mêmes, quel que soit l’outil utilisé, et 28 % des admissibles n’auraient été retenus que par le seul outil d’aide à la décision ou par le seul algorithme « maison ».  […]

Le Monde

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