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“Il y a 10 ans, c’était exceptionnel. Ces derniers mois, on accueille un nouveau blessé par arme toute les 48h”, confie le Pr Léone, chef du service de réanimation et d’anesthésie de l’hôpital Nord de Marseille. L’établissement, une barre de béton massive inaugurée dans les années 60, surplombe les quartiers nord de la ville. Les patients blessés par balles sont inscrits sous X dans les registres. “Quand le SAMU nous appelle, le patient peut être là en deux minutes, parce qu’il a été jeté devant les Urgences par exemple. Le rentrer sous X, ça nous permet de savoir qui il est, sans que personne de l’extérieur ne puisse savoir où il se trouve dans nos services”. “On ne sait pas si les personnes qui ont voulu le ‘descendre’ ne vont pas venir ici pour tenter de le ‘finir’ à l’hôpital”, témoignent Alyzée et Jean-Pierre, infirmiers de nuit en “réa” depuis plusieurs années. Un cas de figure qui ne s’est heureusement jamais produit.   

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Même si la plupart des “accidentés du four” s’auto-déclarent comme victimes collatérales de fusillade, dans 80% des cas, trois policiers restent postés devant leurs chambres quelques jours pour éviter une nouvelle attaque. La “Team Réa” tente de faire abstraction de la guérilla. “Quand ils arrivent ici, ce sont des gosses. Tout jeunes, souvent assez attachants. Beaucoup perçoivent le danger dans lequel ils vivent. Ce qui est le plus inquiétant, c’est qu’ils l’acceptent. Un jour, il faudra aider ces quartiers de manière plus efficace.

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L’augmentation du nombre de cas fait défiler de nombreuses familles aux chevets de la “réa”. Certains entourages issus de bandes rivales se croisent ici et peuvent reconnaître l’un de leurs ennemis à l’occasion d’une ouverture fortuite de porte. En blouse blanche, Jean-Pierre se dit qu’un bouton d’appel pour prévenir d’un éventuel danger ou d’une intrusion dans son service ne serait pas de trop.

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