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L’expulsion qui s’est déroulée ce mercredi découlait d’une décision du tribunal administratif de Bordeaux, en date du 3 mai 2022, soit il y a déjà presque un an. Évacués du squat qu’ils occupaient à Villenave-d’Ornon (Gironde) sur décision du préfet Étienne Guyot, 123 Roumains, dont 50 mineurs, ont été délogés par les forces de l’ordre du terrain qu’ils occupaient illégalement sur le chemin de Galgon. Si l’opération s’est déroulée sans incident, la préfecture de la Gironde précise que «les conditions de vie des occupants, l’amoncellement de déchets et la présence de divers objets de récupération (carcasses de voitures, électroménagers, etc.) présentaient des risques importants de salubrité et de santé publique».

Proposé à l’ensemble des squatteurs, conformément à la loi, le diagnostic social préalable à l’évacuation n’a été accepté que par une vingtaine des expulsés. Parmi eux, seule une famille correspondant aux «critères d’éligibilité» a été relogée. Le propriétaire des lieux, lui, a annoncé «des travaux de sécurisation» afin d’empêcher toute nouvelle intrusion.

Conseillère municipale à Bordeaux et membre fondatrice de Droit au logement 33 (Dal 33), Myriam Eckert s’en alerte. Jeudi, un autre squat situé rue Thiers à Bordeaux était également évacuée. «Avec la fin de la trêve hivernale, ça va être la tournée des squats. Le bidonville de Brazza à Bordeaux est aussi en sursis», s’alarme l’élue de Bordeaux. Pour celle qui considère que sa couleur politique est «gilet jaune», la situation est humainement catastrophique. «On reloge assez peu. Les centaines de personne à Brazza par exemple viennent d’un bidonville expulsé il y a deux ans.» Inquiète du projet de loi Kasbarian-Bergé qui prévoit de durcir les sanctions envers les occupants sans titre pour mieux protéger les propriétaires, la militante l’assure : «Les expulsions vont s’accentuer et des centaines de personnes se retrouver à la rue.»

Le Figaro

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