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Début avril, ce Nantais de 28 ans sortait d’un bar avec quelques amis. Sur le chemin, en voulant repousser des jeunes qui voulaient leur voler des affaires, il s’est fait violemment agresser. Le procès aura lieu le 11 mai.

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À ce moment-là, «un des jeunes sort un couteau à cran d’une vingtaine de centimètres et dit : ‘je vais en tuer un ce soir’». Après avoir tenté de mettre des coups à deux d’entre eux sans y parvenir, il se dirige finalement vers Brice : «il essaye de me planter au niveau du thorax. Du coup je mets mon bras. Il me l’a sectionné entièrement jusqu’à l’os». La plaie mesure 24cm. «Je me vois vider de mon sang. Je m’assois dans un coin et je dis à mes potes assez consciemment qu’il va falloir me faire un garrot car sinon je vais perdre trop de sang et je vais mourir», détaille-t-il d’un ton calme. «Je disais à mes potes de dire à ma copine que je l’aimais, de dire à mes parents de passer à autre chose».

Ce soir-là, un pompier volontaire qui faisait la queue dans la discothèque l’a sauvé en lui faisant un garrot solide. Les secours sont ensuite arrivés. Dans le camion, Brice a refait un malaise avant de se réveiller le lendemain matin, en salle opératoire.

«Au réveil, le chirurgien m’a expliqué qu’à une demi-heure près, j’étais mort car je perdais trop de sang. Il s’est aussi posé la question d’amputer mon bras car il n’avait pas été irrigué pendant un certain temps», relate celui qui a été opéré par des médecins «d’élite» de garde ce soir-là. S’il ne saura que dans 18 mois à quelle capacité il pourra retrouver l’usage de son membre, il fait preuve d’une grande résilience trois semaines après les faits : «moralement et mentalement, je ne suis pas traumatisé. Je n’ai pas d’angoisses, je n’ai pas tellement peur», confie-t-il sereinement. «Au quotidien, c’est hyper contraignant mais j’ai du mal à m’en plaindre car il y a des mecs qui naissent sans bras et n’ont rien demandé. Même si je récupère à 50%, ce n’est pas grave.»

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Brice partage ce constat sur l’insécurité dans le centre-ville. «Ça m’est arrivé plusieurs fois de m’embrouiller avec ces mecs-là dans ces mêmes rues, de leur dire de dégager. Les mecs te traitent, te menacent mais après ça s’arrête. Là, l’échelle de la violence a augmenté», observe cet amoureux de Nantes, qui a déserté la métropole trois ans par le passé, dont deux pour étudier à La Rochelle et un an pour faire le tour du monde. «Je ne suis pas d’accord pour dire qu’on est parti de zéro en termes d’insécurité et qu’aujourd’hui c’est Tijuana. Pour moi, l’insécurité était déjà problématique il y a 10 ans, et ça s’est accentué. Dans les grandes villes malheureusement, il y a toujours eu une certaine délinquance», tempère le Nantais de souche.

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Le soir de l’agression, l’un des deux individus a été arrêté par un agent de sécurité de l’établissement dansant. Il a tout de suite lâché le nom de son ami, permettant aux policiers de l’interpeller à domicile le lendemain : «il est en détention provisoire. C’est un jeune de 18 ans, né France, avec un père d’origine d’Afrique du Nord. Ils [avec son comparse] étaient placés dans un foyer avec un appartement mis à disposition par un organisme», détaille Brice, qui attend de son procès que justice soit rendue après cet acte.

Le Figaro

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