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REPORTAGE – À Greifswald, Loitz et Upahl, l’extrême droite se mobilise contre l’afflux de Syriens, d’Ukrainiens et d’Afghans.

«Qu’on en finisse avec l’infiltration des migrants et des demandeurs d’asile!» «Bienvenue aux réfugiés, le racisme tue.» Entre supporteurs d’extrême droite et mouvements antifascistes, le ton était donné lundi 27 mai à Greifswald, à l’ouverture d’une réunion du conseil municipal consacré à un projet d’hébergement de Syriens, d’Ukrainiens et d’Afghans. Les forces de l’ordre sont plus nombreuses que les 300 personnes présentes dans la salle. Coups d’éclat, vociférations et appels au calme ponctuent la séance.

«Il nous manque des hébergements pour 1600 personnes», résume Michael Sack, le président CDU du district régional de Greifswald, chargé de leur accueil. Cette ville coquette de la Baltique accueille elle-même 60.000 habitants. Après la Saxe, mobilisée en 2015 lors la précédente vague de réfugiés gérée par Angela Merkel, cette région du Mecklembourg-Poméranie (ex-RDA) constitue, huit ans après, le nouvel épicentre du mouvement allemand de protestation antimigrants

(…) Un sommet fédéral en présence de 600 maires allemands s’est déroulé jeudi à Berlin à l’initiative de la CDU (opposition). Le seul district de Greifswald comptabilise 16.500 réfugiés, représentant aujourd’hui 7 % de la population. En un an, le nombre de personnes accueillies dans le département pour raison humanitaire a bondi de 206 %.

Dieter, un proche de l’AfD, associe cette statistique à la hausse de l’insécurité. «Tous les jours on entend parler d’attaques au couteau, parfois de viols collectifs. Nous ne voulons pas que ces problèmes arrivent chez nous», lance ce manifestant, en fustigeant la «real policy» humanitaire de la coalition fédérale. Mercredi, celle-ci a présenté un projet de loi visant à favoriser l’immigration qualifiée face à la pénurie de main-d’œuvre, et envisage d’assouplir les procédures de naturalisation.

(…) En retour, ces jugements ulcèrent une partie des habitants, qui s’estiment victimes d’un «déni de démocratie». «Non seulement vous n’avez pas respecté les opinions de vos administrés mais vous vous êtes même acharnés contre eux en les traitant de gens de droite, de racistes et d’anticonformistes», critique l’un d’eux, Rony Bohrmann, qui appelle à la démission du maire.

(…) La convocation à la va-vite, fin janvier, d’une réunion municipale très houleuse, où certains administrés ont appelé à «l’auto-défense» face aux immigrés, a provoqué un traumatisme. 

(…) Le Figaro

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