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14/03/23

L’enquête menée par Arrêt sur images concernant le JT de 13 heures de France 2 (en semaine) a permis de mettre au jour des pratiques journalistiques qui bafouent, pour partie, les missions de service public de la chaine. Impulsée par le rédacteur en chef et le présentateur contre l’avis d’une partie des journalistes, cette stratégie éditoriale revêt toutes les caractéristiques du populisme.

Les thèmes majeurs de l’actualité – géo-politique, europe, politique intérieure, macro-économie, analyses sociétales – ont été progressivement mis à l’écart au profit de sujets “conso”, vie des terroirs ou encore vacances scolaires. Ainsi, en seulement 2 ans, les sujets sociétaux ont baissé de 50% tandis que l’actualité politique a quasiment disparu.

“On a traversé une année où les ouvertures du 13 heures parlaient soit de météo soit du prix de tel objet” commente un journaliste de la rédaction. Une dizaine d’entre eux ont été interviewés par Arrêt sur images et, le moins que l’on puisse dire, est que la ligne éditoriale retenue ne sied pas spécialement à ces professionnels de l’audiovisuel.

Tout aussi édifiant, le choix régulier de la rédaction de remplacer les experts des questions traitées par des avis de badauds sans la moindre valeur ajoutée pour les téléspectateurs. Dans les faits, ces micro trottoirs sont nettement influencés par les questions posées et les coupes au montage. Il s’agit, ni plus ni moins, d’une forme de manipulation de l’information.

De la même manière, les infographies qui permettent une meilleure compréhension des sujets ont fortement reculé depuis la mise en place de la nouvelle formule du JT, toujours au profit de ces interviews de badauds.

Les sujets « conso » ont eux été multipliés par 4 jusqu’à représenter 40% du temps global des JT ; proportion extravagante au regard de la richesse de l’actualité (nationale et internationale) et du nombre de sujets majeurs quotidiennement mis à la trappe par la rédaction.

Ce journalisme “low cost” ne s’explique pas seulement par le manque de moyens de la rédaction mais, avant tout, par des choix éditoriaux qui se revendiquent « proches des gens ». En réalité, la Pernaud-ïsation du 13 heures de France 2 – basée sur une certaine représentation de la France – valorise l’instantanéité des réactions plutôt que la prise de recul ; la compulsivité plutôt que le raisonnement ; les instincts primaires plutôt que la réflexion.

L’actualité économique, elle, se trouve le plus souvent réduite à une série de mauvaises nouvelles dignes d’un tract de la CGT : fermetures d’usines, licenciements, manifestations, piquets de grève… D’ailleurs, l’omniprésence de ce syndicat radical dans les différents reportages n’est probablement due au hasard. Au delà des motivations peu avouables de la rédaction sur ce plan, l’orientation choisie ne peut nourrir autre chose que le ressentiment et la colère des téléspectateurs.

En résumé, la stratégie éditoriale du JT de 13h00 de France 2 peut être qualifiée, sans hésitation, d’idéologique et de démagogue ; elle participe à la montée des populismes en France et au développement des votes extrêmes. En cela, elle faillie lourdement à ses missions de service public.

Medias-citoyens


9/03/23

En priorisant le local et les témoignages, la nouvelle équipe du “13 heures” de France 2 semble se rapprocher de la formule de TF1 sous la forme d’une “Pernaut-ïsation” du service public. Le présentateur phare du journal, Julian Bugier, réfute la comparaison pourtant issue de sa propre rédaction.

(…) Arrrêt sur images

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