03/03/2023
EXCLUSIF – Une première expertise psychiatrique conclut à une «abolition totale du discernement» du suspect, Mohamed L.. Son épouse n’accepte pas certains termes employés par l’expert.
«Je porterai la violence de l’agression d’Alban comme un traumatisme toute ma vie», confie Christelle Gervaise.
(…) Le 19 octobre 2022, une première expertise psychiatrique conclut à une «abolition totale du discernement», mettant en exergue une «bouffée délirante aiguë» le jour de l’attaque. Certains termes employés par l’expert-psychiatre choquent particulièrement Christelle Gervaise, l’épouse de la victime. Il est notamment fait état d’une «bagarre qui éclate» tandis que son mari est qualifié de «victime présumée». «Je ne peux pas tolérer qu’on parle de bagarre. Ce n’est pas une bagarre, c’est un meurtre d’une grande violence. Et le statut de victime de mon mari n’est pas à prouver», nous explique Christelle Gervaise. «Se poser la question de l’état psychiatrique du mis en cause est légitime mais c’est très difficile pour une épouse qui aime son mari de lire tout ça», poursuit-elle.

Christelle Gervaise estime par ailleurs que l’expert-psychiatre ne s’appuie pas sur les éléments du dossier d’instruction. «Il se base sur ce que dit le mis en cause. Je ne peux pas accepter qu’un rapport d’expertise ne se base pas sur les faits», explique Christelle Gervaise, précisant qu’il n’y a aucune cote du dossier d’instruction dans l’expertise psychiatrique. Elle déplore notamment qu’un autre épisode, quelques minutes avant l’agression mortelle de son mari, ne soit pas mentionné dans l’expertise.
Ce jour-là, environ une heure avant d’agresser Alban Gervaise au volant de sa voiture, Mohamed L. s’est en effet rendu devant une autre école, Saint Jérôme Les Lilas, dans le 13e arrondissement de Marseille. Sur le parking de l’établissement, il s’introduit de façon soudaine dans la voiture d’une enseignante, qui parvient à prendre la fuite. Prévenue, la directrice de l’école appelle ensuite la police à 17h02, évoquant un individu inquiétant. Ses craintes portent notamment sur la sécurité des élèves qui s’apprêtent à sortir de l’établissement en cette fin d’après-midi. Soupçonnant que Mohamed L. soit un dealer ou un guetteur, l’opérateur téléphonique lui répond : «On va voir ce qu’on peut faire». Pourtant, aucune patrouille n’arrive sur place avant le départ du mis en cause de l’école des Lilas à 17h25. Une demi-heure plus tard, il tue Alban Gervaise d’une dizaine de coups de couteau devant l’école Sévigné.
26/11/2022
MàJ : “Ce n’était pas qu’un fait divers” : Marseille rend hommage à Alban Gervaise, égorgé “au nom d’Allah” devant l’école de ses enfants
Les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”.
“Ce n’était pas qu’un fait divers”. Samedi à Marseille, les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”, selon les mots du maire Benoît Payan.
Six mois après la mort de ce père de famille, médecin militaire, son épouse a organisé une cérémonie solennelle à l’aide de la mairie mais aussi de l’armée, en présence de l’archevêque de Marseille et du préfet de région notamment.
(…) Egalement présente à la cérémonie, la préfète de police a décoré les deux hommes venus en aide à Alban Gervaise au moment de l’agression, qui avaient permis à la police d’interpeller son agresseur: un acte de bravoure qui “nous a permis d’avoir ces quelques jours supplémentaires à ses côtés et de pouvoir lui dire au revoir”, a remercié Christelle Gervaise.
20/10/2022
MàJ : La veuve d’Alban Gervaise dément fermement avoir refusé de médiatiser l’affaire, contrairement aux déclarations des instances militaires
Compte FB de Christelle Gervaise :


Le cabinet du Chef d’Etat Major des Armées, l’hôpital militaire de Laveran (Marseille) et le service communication du Gouverneur militaire de Marseille avaient pourtant tous déclaré que la famille refusait toute forme de médiatisation :

Valeurs actuelles, 16 juin 2022

Boulevard Voltaire, 2 juin 2022
05/09/2022
MàJ : La thèse du “déséquilibré” ne passe pas
En mai dernier à Marseille, un médecin militaire était attaqué au couteau devant l’école privée catholique de ses enfants par un homme prétendant agir « au nom de Dieu ». Pourtant, l’enquête a rapidement écarté la piste terroriste. Retour sur une affaire aux nombreuses zones d’ombre.
[…]Ce n’est pas l’avis d’une « source proche du dossier » citée par le quotidien la Provence, qui estimait, dès la soirée du 10 mai, que « l’acte terroriste est de moins en moins probable ». Aujourd’hui, la procureure de Marseille Dominique Laurens confirme auprès de Marianne : « Le parquet a mené toutes les diligences visant à déterminer si cet acte relevait ou non d’une qualification terroriste, et ce, en lien en temps réel avec le Parquet national antiterroriste (PNAT). Les vérifications et investigations menées à cette fin ont conduit à écarter le caractère terroriste de l’acte commis à l’encontre de Monsieur Gervaise. »
[…]CIBLE RELIGIEUSE
Le ton semblait donné dès le 10 mai, quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin twittait moins d’une heure après les faits : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après-midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide. » Plus que ces précautions langagières, c’est le flou du message qui interroge : alors que six ou sept personnes sont chaque jour victimes de coups de couteau dans la cité phocéenne, Gérald Darmanin a jugé urgent de communiquer sur ce fait précis, sans préciser que l’« homme violemment agressé » était un militaire, et en passant sous silence le caractère confessionnel du « collège » en question.
« Si le sauvage assassinat de mon confrère d’armes, en tant que personne, est le fruit du hasard, je reste persuadé que le choix de cibler une école catholique pour y trouver une victime n’est certainement pas dû, lui, au hasard, déclare à Marianne un médecin en retraite de l’hôpital Laveran, dont le point de vue est largement partagé. Il y a manifestement eu volonté, de punir, de tuer, de sacrifier un chrétien ! Cela a la même valeur que dans une église ou devant une école d’une autre confession ! Les précédents ont tous été, à ma connaissance, qualifiés d’actes terroristes. Leur retentissement sur le plan national et médiatique a été tout autre. »
[…]« On nous dit qu’il est fou pour ne pas parler de terrorisme, déplore un policier marseillais. Mais il faut l’être un minimum pour massacrer quelqu’un à coups de couteau, comme les autres “fous de dieu”. » Notre ancien médecin de l’hôpital Laveran nuance : « Je laisserai à mes confrères experts psychiatres le soin d’apprécier l’état mental de l’auteur des faits et à la justice de déterminer sa responsabilité… ou son irresponsabilité pénale. » Publié à la mort d’Alban Gervaise, le communiqué du ministre des Armées rappelait qu’« une information judiciaire est en cours : elle permettra de faire toute la lumière sur ce drame. » Avant l’oubli ?
15/06/2022
MàJ : L’incroyable omerta médiatique et politique autour de l’assassinat d’Alban Gervaise, égorgé « au nom d’Allah » par Mohamed L. devant une école catholique
ANALYSE – Ce père de famille a été tué en mai au nom d’Allah, devant une école catholique. Depuis, c’est l’indifférence médiatique et politique.
(…) L’AFP alimente les quotidiens régionaux. La plupart ont au mieux mentionné l’égorgement d’Alban Gervaise, puisque c’est de lui qu’il s’agit, en quelques lignes à la rubrique «faits divers». À l’exception notable de L’Union , quotidien de l’Ardennais, qui a publié le 31 mai un éditorial intitulé «Alban Gervaise, un nom qui ne vous dit rien», pour s’indigner du traitement médiatique réservé à son assassinat.
Qu’on en juge: dans la presse écrite nationale, Le Figaro, Le Point et Valeurs Actuelles ont été les seuls à traiter le sujet pour ce qu’il est, un meurtre commis au nom d’Allah. Le Monde, Libération et Le Parisien-Aujourd’hui en France n’en ont pas dit un mot, ni dans leurs éditions papier, ni sur leur site. Dans le reste de la presse, à part France info.fr et TF1 Info, les rares grands médias à s’y être réellement intéressés sont Europe 1, Sud Radio et CNEWS.
L’épouse de la victime a refusé toute médiatisation, pour protéger ses trois enfants. Mais le respect de leur drame personnel n’empêchait pas que les médias fassent leur travail, comme les militaires sont les premiers à le demander. «J’aimerais comprendre pourquoi le meurtre barbare de notre camarade Alban Gervaise a été aussi peu traité par la presse, lance un officier supérieur de l’armée de Terre en poste à Paris. Est-ce parce qu’il était militaire ? Par idéologie ou pour nier la réalité ? Nous sommes nombreux autour de moi à nous poser la question. Et nous voulons une réponse car ce silence médiatique est comme une deuxième mort.»
«Depuis l’annonce de son assassinat, les mêmes interrogations tournent en boucle dans ma tête, assure un chef d’escadron récemment breveté de l’École de Guerre. Que vaut vraiment la mort d’un militaire dans notre pays ? En nous engageant, nous savons et assumons les risques que nous prenons. En servant les armes de la France, nous n’attendons aucune reconnaissance particulière. Nous faisons notre devoir sans nous plaindre. Mais là, je ne comprends pas pourquoi la mort du médecin chef Alban Gervaise, victime du terrorisme, a été occultée à ce point. C’est une honte.»
14/06/2022
MàJ : entre deux messes célébrées à son intention, sa paroisse convie ses fidèles à une “Rencontre festive Chrétiens et Musulmans”

Paroisse Saint-Jérôme – Saint-Just – La rose, Marseille
Diocèse de Marseille
Association chemins du dialogue / VSMF Provence
13/06/2022
MàJ : Cérémonie militaire “discrète” pour honorer sa mémoire
07/06/2022
31/05/22
MàJ : Il venait d’être promu chevalier de l’ordre national du Mérite par E. Macron

Pour son décès, le ministre des Armées a rédigé un communiqué de presse :

Communiqué de presse du 27/05/22 du ministre des Armées
27/05/22
Alban Gervaise a été attaqué alors qu’il allait chercher ses enfants à l’école.
— Geoffroy Antoine (@GeoffroyAntoin2) May 27, 2022
Mohamed L, dont les motivations terroristes n’ont pas été retenues par le Parquet, a précisé à la police agir « Au nom de Dieu »
Cet homme de 40 ans était un éminent radiologue, médecin militaire à l’hôpital Laveran.
— Guillaume Poingt (@guillaumepoingt) May 27, 2022
Il a dédié sa vie à faire progresser la médecine et soigner les autres.
L’homme suspecté de l’avoir poignardé (Mohamed L., 23 ans) a été mis en examen et écroué.
Le père de famille âgé de 40 ans qui avait été poignardé à de multiples reprises au niveau de la gorge à Marseille, devant le groupe scolaire catholique privé Sévigné (13e), le 10 mai dernier, est décédé des suites de ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi a-t-on appris, confirmant une information du Point.
Ce médecin militaire radiologue à l’hôpital Laveran avait été évacué à l’hôpital avec un pronostic vital très engagé. Il était marié et père de trois enfants. Le quadragénaire venait récupérer ses enfants de 3 et 7 ans lorsqu’il a été soudainement attaqué par derrière.
Des passants étaient intervenus, parvenant à maîtriser l’assaillant. Mohamed L., 23 ans, déjà connu des services de police, avait alors été interpellé par les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) du 14e arrondissement, puis placé en garde à vue. Au moment de cette attaque, il avait notamment crié avoir agi “au nom d’Allah” d’après une source proche de l’affaire, tenant dans le même temps des propos confus.
11/05/22
Les médias remplacent “Allah” par “Dieu”

10/05/22
Un homme a été poignardé devant le collège catholique privé Sévigné à Marseille (13e) vers 18 heures ce mardi, alors qu’il venait récupérer ses enfants. Il a été évacué à l’hôpital dans un état grave et son pronostic vital est engagé. La victime aurait reçu plusieurs coups de couteau et a été touchée au niveau de la gorge selon nos informations. Elle était en arrêt cardio-respiratoire au moment de sa prise en charge par les secours.

(…) Cet homme qui serait âgé de 23 ans aurait crié avoir agi “au nom d’Allah” d’après une source proche de l’affaire. Il est déjà connu des services de police. (…)
Selon des informations de TF1-LCI, un père de famille a été poignardé par un homme de 23 ans devant un collège privé catholique à Marseille ’13e arrondissement) par un homme disant « agir au nom de Dieu ». Connu pour des faits de trafics de stupéfiants, l’auteur a été interpellé et placé en garde à vue. Le pronostic vital de la victime est engagé.
Selon les premiers éléments, l’assaillant présenterait des troubles psychiatriques. À ce stade de l’affaire, un lien entre la victime et l’auteur n’a pas été fait.