Depuis la création de la collection en 1931, intégrée aux éditions Gallimard en 1933, la maquette n’a pas bougé. Format poche, papier bible opacifié, caractères Garamond, couverture cuir, dos doré à l’or fin, étui blanc : les ouvrages de la Pléiade sont immédiatement reconnaissables. C’est le résultat d’une “exigence” dans tout le parcours de fabrication, comme le souligne Pascal Lenoir, le directeur de production de Gallimard. « Le lecteur de la Pléiade, dit-il, s’attend à ce que son volume acheté en librairie soit parfait ».
La fabrication d’un volume est un processus industriel et artisanal de haute précision qui ne nécessite pas moins de trois usines : une fabrique de papier ultrafin, une imprimerie et un atelier de reliure et décoration. (…)
Contrôlé et recontrôlé à chaque étape, chaque volume est achevé, à la main, quand il reçoit sa jaquette plastique transparente en rhodoïd et son étui. Le travail des Ateliers aura duré trois semaines. Voilà Steinbeck en 1664 pages enfin prêt à rejoindre le diffuseur puis les rayons des libraires. Au début de l’introduction du volume, page IX, le lecteur découvrira ses mots de 1939 : « Je n’ai jamais voulu être un écrivain populaire ». Il est vrai qu’en Pléiade Steinbeck aura eu un traitement de luxe fort peu prolétarien.