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Présence sur les voies, agressivité avec les usagers ou épanchements d’urine… La présence de toxicomanes dans le métro pose de nombreux problèmes de sécurité et nécessite les interventions répétées d’équipes dédiées. Selon Valérie Pécresse, jusqu’à 60 % des interventions réalisées dans les transports cette année concernaient des toxicomanes. Réellement engagée en 2018, la lutte contre le crack dans le métro parisien a bien du mal à porter ses fruits. Augmentation du nombre de consommateurs, rareté du foncier disponible pour les accueillir, essoufflement de la coordination des acteurs… Les raisons sont multiples

Les syndicats de la RATP ont tiré le signal d’alarme pour la première fois en 2014. Presque dix ans plus tard, rien n’a changé. Les toxicomanes sont revenus sur les lignes de métro du nord de Paris. Les passagers et les conducteurs dénoncent à nouveau un sentiment d’insécurité. […]

Le Parisien

Les toxicomanes de retour dans le métro ? Depuis l’évacuation du square Forceval, à la porte de la Villette (19e), qui servait de point de chute à de nombreux consommateurs de crack, ces derniers semblent de retour vers les quartiers de la Porte de la Chapelle, Stalingrad et Marx Dormoy, mais aussi dans les stations de métro du même nom.

Interrogée ce mardi 28 février par Le Parisien au sujet de la présence de toxicomanes sur le réseau de transports en commun dont elle a la charge, la présidente de la région et d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) a confirmé que plus de la moitié des interventions réalisées par les équipes du GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux) ces douze derniers mois concernaient des consommateurs de crack.

«La tâche est importante : au cours des douze derniers mois, 60 % des interventions concernaient des consommateurs de crack», a expliqué l’élue francilienne, précisant que des agents supplémentaires allaient être recrutés à cet effet. Et d’assurer : «Il y a un maillage important de caméras de surveillance, mais rien ne remplace l’humain.»

Concrètement, comme elle l’avait déjà annoncé, le nombre d’agents va considérablement augmenter dans les prochaines années. «Nous passerons de 2.000 à 3.000 à l’horizon 2027, et ils seront 4.000 en 2028», promet ainsi Valérie Pécresse, qui concède devoir faire appel à des agents de sécurité privée pour s’occuper de la sécurité dans les stations, pendant que les agents du GPSR (RATP) et de la SUGE (SNCF) arpentent le terrain.

Mais la sûreté est aussi confrontée à des problèmes de recrutement. Rien qu’à la RATP, il y 120 postes à pourvoir cette année. Actuellement, on compte entre 940 et 950 agents au GPSR alors qu’«aujourd’hui, on a le budget pour en avoir un millier», avait d’ailleurs expliqué Jean Castex il y a une semaine, lors d’une visite au centre de formation du GPSR.

Mais selon la Fédération Addiction, qui expliquait déjà en septembre que «le démantèlement d’un camp ne pouvait pas à lui seul mettre fin aux problèmes», aucune solution pérenne ne pourra être trouvée sans qu’un plan concret d’accompagnement ne soit proposé.

«Résorber les scènes ouvertes de crack repose sur des solutions plurielles et coordonnées entre les différents acteurs. Il est temps de repousser définitivement l’opposition stérile entre réduction des risques et soin : les solutions sont là, il est temps pour l’État et les collectivités d’agir, avec les associations, les riverains, les usagers», avançait la déléguée générale de la Fédération Addiction Marie Öngün-Rombaldi.

Parmi les solutions évoquées, la fédération Addiction plaide pour «développer l’offre d’hébergement et de logement» avec l’ouverture de nouvelles places d’accueil d’urgences à Paris et en Ile-de-France, pour «proposer des lieux de repos» et pour «créer de nouveaux espaces de consommation sécurisée», avec «au moins quatre haltes soins addictions (HSA) supplémentaires à taille humaine dans un délai de trois ans».

cnews

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