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Pour la sociologue Gabrielle Richard, les comportements homophobes sont d’une certaine manière «cautionnés» par l’institution, mal formée et trop hétéronormée.

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Il ne s’agit pas que de violences homophobes ou transphobes entre jeunes. Si ces comportements reviennent, c’est parce qu’ils sont d’une certaine manière cautionnés par l’institution scolaire. Les élèves apprennent à l’école que l’hétérosexualité est ce qui est convenable, légitime et attendu de tout le monde. Le corollaire de tout cela, c’est que l’homosexualité n’est pas souhaitable d’une manière ou d’une autre. On est dans une culture scolaire qui envoie des messages très forts, légitimant l’hétérosexualité au détriment d’autres potentielles orientations sexuelles. Les vestiaires et les toilettes par exemple sont des espaces genrés où on sépare les corps des garçons et des filles. Ce sont des espaces construits sur la présomption d’hétérosexualité parce qu’on se dit que les garçons vont être attirés par les filles donc on les sépare sans jamais considérer les élèves qui ne seraient pas hétérosexuels et qui peuvent aussi avoir ces attirances. Comme s’ils n’existaient pas. Il y a aussi un silence sur ces questions qui ne sont pas abordées en cours.

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L’école envoie des messages paradoxaux : d’un côté, elle dit qu’il n’y a pas de place pour l’homophobie et la transphobie et, de l’autre côté, elle ne présente pas sur un pied d’égalité les différentes sexualités. Elle n’explique pas qu’il est possible de ne pas être une personne cisgenre par exemple et que c’est tout à fait légitime.

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Libération

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