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Le nombre de migrants venus du Sri Lanka augmente sur le territoire français, déjà en proie à des difficultés sociales et économiques. Sur leur trajet, certains font escale sur une île britannique, où les autorités les laisseraient repartir.

Entassés sur le pont d’un vétuste bateau de pêche, 69 Sri-Lankais, dont sept femmes et six enfants, sont arrivés samedi 14 janvier au petit matin au port de la pointe des Galets, à La Réunion, sous escorte de la gendarmerie maritime. Un gymnase a été réquisitionné et transformé en urgence en zone d’attente pour les accueillir.

Depuis le 31 juillet 2022, c’est la cinquième embarcation du même type transportant des hommes et des familles fuyant le Sri Lanka, en proie à la récession économique, aux troubles politiques et aux violences communautaires, qui a réussi à rejoindre l’île française distante de quelque 4 300 kilomètres. En un peu plus de cinq mois, après une traversée périlleuse dans l’océan Indien, 191 réfugiés sri-lankais ont ainsi été pris en charge par les autorités locales françaises. En 2018 et 2019, 275 avaient déjà accosté à La Réunion à bord de six bateaux, dont les appareils de navigation sont déconnectés pour que l’embarcation ne soit repérée qu’au dernier moment. Leur objectif : atteindre ce morceau d’Europe dans l’océan Indien afin d’obtenir le droit d’asile.

Pas « d’invasion »

Si des associations et des particuliers se mobilisent pour leur accueil, chaque nouvelle arrivée suscite des réactions xénophobes sur les réseaux sociaux. Les avocats assurant leur défense sont attaqués avec virulence. « Heureusement, ces personnes vulnérables ne lisent pas ces propos choquants », se rassure l’un d’eux, Xavier Belliard. Ces dernières semaines, plusieurs maires ont affirmé ne pouvoir recevoir durablement des réfugiés, en raison de la pénurie de logements sociaux, un problème lancinant dans le département. Le 26 octobre 2022, le député La France insoumise Jean-Hugues Ratenon a écrit à la première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander de se saisir de façon urgente de « ce grave problème » en ajoutant que, dans une île frappée par un taux de chômage de 19 % et par un taux de pauvreté de 37 %, « l’arrivée de ces migrants est de moins en moins acceptée par les Réunionnais ».

Pour « remettre les choses en perspective », le préfet, Jérôme Filippini, a répété, lors d’une conférence de presse, vendredi 13 janvier, qu’« on ne peut objectivement parler d’une déferlante ou d’un phénomène d’ampleur ou d’invasion » dans une île comptant 860 000 habitants. Le même jour, 46 des 53 Sri-Lankais arrivés sur un autre bateau de pêche, le 24 décembre 2022, ont été reconduits dans leur pays à bord d’un vol spécialement affrété, après que leur admission sur le sol français a été refusée. 

(…) Le Monde

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