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Avec l’hiver, les squats se multiplient, parfois favorisés par des opérations de réhabilitation comme à Ivry ou au Kremlin-Bicêtre. À Ivry, des hommes à la rue dorment dans un escalier de secours, faisant craindre le pire à certains résidents.

Un sac de couchage, des vêtements suspendus à une rambarde, une paire de chaussures, de la nourriture. Ce jour-là, la scène, plus ou moins la même, se répète palier après palier. Et il y a 14 étages. Dans l’imposante cité Thorez du centre-ville d’Ivry-sur-Seine en pleine réhabilitation, plusieurs personnes ont élu domicile dans le bâtiment D. Dans son escalier de secours plus précisément, suscitant des craintes chez certains locataires. Il n’y a que des hommes, et ils viennent s’abriter du froid dans cet ensemble en briques rouges de 400 logements. Une situation de squat qui perdure et désempare des habitants de la cité.

Le mois dernier, les squatteurs se sont retrouvés sous les projecteurs à l’occasion des débats autour de la proposition de loi durcissant les sanctions à leur encontre, adoptée par l’Assemblée nationale. Ce texte porté par le député Renaissance (ex-LREM) d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian a mis en lumière le phénomène d’occupation illicite de logements, dont certains propriétaires ne se sortent parfois qu’au bout de plusieurs années. La gauche s’y est opposée, dénonçant les défaillances de la politique du logement en France. Mais une autre forme de squat, qui n’est pas l’objet de cette loi, peut parfois perdurer des années : celle des parties communes, qui deviennent pour les locataires des endroits à éviter.

(…) Mais dans les faits, il n’est pas rare que le squat s’enracine. « Il y a des gens qui dorment là toutes les nuits, on le sait parce qu’on les entend crier », témoigne cette retraitée de la cité Thorez à Ivry. « Il y en a qui se font à manger sur place, avec des plaques électriques branchées dans les parties communes, raconte ce père de famille en montrant l’une des prises en libre accès sur un mur près des ascenseurs. N’importe qui peut les utiliser. Certains font leurs besoins là également. Le plus inquiétant c’est qu’il s’agit d’un escalier de secours », insiste-t-il. L’incendie mortel de Vaulx-en-Velin (Rhône), pour lequel des investigations sont en cours au sujet d’un chauffage d’appoint qui aurait pu être utilisé dans le hall, a marqué les esprits.

Ces habitants d’Ivry disent souffrir de la réhabilitation en cours, notamment parce qu’elle ouvre la cité à d’autres gens. « Vous voyez le surbooking dans les trains ? C’est pareil ici avec un immeuble où il y a plus d’habitants que de logements », raille ce locataire.

(…) « Par le passé, il y a déjà eu un problème de squat avec des migrants et du trafic de stupéfiants », explique-t-on chez le bailleur. Un dispositif impliquant une société de gardiennage ainsi que la police et des médiateurs de la ville « a permis d’enlever les gros points de deal ». D’après le père de famille interrogé, ce n’est pas terminé.

(…) Le Parisien

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