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Alors que l’Observatoire des inégalités vient de dévoiler, ce mardi 6 décembre 2022, ses données sur la pauvreté en France et dans les départements, Catherine, elle, dévoile son quotidien. Cette ancienne institutrice de 60 ans surendettée a été expulsée de son logement à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados). Elle se retrouve à la rue et dort sous une tente depuis près de trois mois. Elle a régulièrement la visite de la police municipale qui passe pour s’assurer de sa sécurité. Mais, passé minuit, il ne reste que le numéro d’urgence 17. Elle attend désespérément que son dossier social avance.

Il y a quelques années, Catherine travaillait comme institutrice près de Lisieux. Comme le racontent nos confrères de chez Ouest-France, la sexagénaire avait étudié l’histoire de l’art, à l’université de Caen, dans ses jeunes années. Elle par la suite travaillé comme formatrice pour adultes, avant d’intégrer les bancs de l’école. Pendant 20 ans, elle enseigne, mais explique avoir progressivement perdu la confiance de sa direction. En 2017 , elle finit par quitter son mari et tombe en dépression. À 55 ans, Catherine abandonne l’Éducation Nationale, et se retrouve sans travail.

Quelques années plus tard, la crise liée à la pandémie de Covid-19 aggrave la situation de l’ancienne institutrice. Catherine se fait diagnostiquer un cancer du sein. Avec 20 000 euros d’impayés, elle est priée de quitter son logement. Un huissier lui demande de plier bagage : Catherine ne prend que quelques affaires et son chien. Le braque allemand est déposé dans un refuge, pour quelque temps. Catherine elle, trouve une chambre dans un foyer d’urgence. L’ancienne institutrice a alors seulement droit à l’Allocation de solidarité spécifique (ASS). Catherine passera plusieurs mois dans ce foyer, mais en septembre, elle se fracture la clavicule. Après un séjour à l’hôpital, elle apprend qu’elle a perdu sa place dans son foyer.

On lui trouve alors une chambre à l’hôtel Ibis Budget d’Hérouville-Saint-Clair qui accepte les chiens, et qui héberge déjà des sans-abri. Mais au bout d’une semaine, elle est priée de quitter les lieux, à cause du chien : “Mon chien a gratté la peinture, on m’a dit qu’il était trop gros. Pourtant, je payais un supplément pour lui“, explique la retraitée. Depuis, Catherine attend désespérément que son dossier social avance.

La Dépêche

Accablée par les dettes, la sexagénaire a été expulsée de son logement en septembre dernier. La retraitée plante désormais sa tente au pied d’un hôtel Ibis Budget et vit au gré des gestes pleins de solidarités de passants et habitués du quartier. Une tente étanche achetée par un salarié de l’hôtel, des couvertures financées par un architecte qui n’habite pas très loin, un accès libre aux sanitaires de l’établissement hôtelier…

Après son témoignage dans nos colonnes (édition du mercredi 7 décembre 2022), Catherine, l’ex-institutrice qui vivait sous une tente à Hérouville-Saint-Clair depuis trois mois a reçu beaucoup de visites, de messages de soutien et d’aides. Ce vendredi 9 décembre, un ancien élève est venu la chercher pour la mettre à l’abri.

 « Je ne vais pas vous revoir lundi, je pars en gîte ! Ce soir, je passe la nuit au chaud », lance-t-elle au couple d’entrepreneurs qui auront été ses plus proches voisins, durant ses trois mois de camping sauvage dans la zone artisanale d’Hérouville-Saint-Clair. Catherine, institutrice à la retraite, a vécu sous une tente à Hérouville-Saint-Clair pendant trois mois. Elle avait témoigné de sa situation, plus que difficile, dans les colonnes de Ouest-France, mercredi 7 décembre 2022. Depuis la parution de l’article, très relayé sur les réseaux sociaux, « c’est de la folie », raconte Catherine, dont le téléphone sonne à chaque nouvelle notification.

D’anciens amis et collègues ont repris contact et de nombreux inconnus ont témoigné leur soutien.

Ouest-France

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