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Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté lundi 5 novembre la demande des associations Médecins du monde et Utopia 56 d’ouvrir aux autres nationalités un centre d’hébergement réservé aux réfugiés ukrainiens, selon une ordonnance consultée par l’AFP. Les deux associations doivent en outre verser 800 euros à l’Etat au titre des frais de justice. «800 euros, c’est 800 couvertures de survie, c’est 40 tentes», s’est ému Paul Alauzy. Les deux associations envisagent de faire appel devant le Conseil d’Etat, a-t-il précisé.

Le Paris Event Center, situé dans le nord-est de la capitale, compte entre 200 et 250 lits. Il n’accueille en moyenne qu’entre 120 et 130 personnes par nuit, selon les chiffres fournis par la préfecture d’Ile-de-France au tribunal. Lors de l’audience, qui s’est tenue vendredi, Médecins du monde (MdM) et Utopia 56 demandaient au juge des référés d’enjoindre la préfecture d’Ile-de-France à ouvrir à d’autres personnes sans-abri les lits vacants dans ce centre.

«La requête présentée par les associations Médecins du monde et Utopia 56 est rejetée», tranche le juge des référés dans son ordonnance. C’est «une décision ahurissante qui nous indigne évidemment énormément», a réagi auprès de l’AFP Paul Alauzy, chargé des questions migratoires à MdM.

 «Cette décision reconnaît qu’il y a des places vides, reconnaît les défaillances du 115 et reconnaît la vulnérabilité des personnes qui dorment dehors», a-t-il ajouté, estimant que l’ouverture des places vacantes était «une question de bon sens». Le juge des référés motive sa décision par le fait que le dispositif d’accueil des réfugiés ukrainiens «est spécifique de manière à ne pas saturer les dispositifs de droit commun de l’hébergement d’urgence».

«Par ailleurs, il répond à la nécessité de pouvoir continuer à assurer à tout moment la prise en charge immédiate des personnes relevant de ce dispositif exceptionnel qui n’ont pas vocation à bénéficier des dispositifs de droit commun», ajoute le juge des référés dans son ordonnance. Il en résulte qu’en réservant exclusivement ces dispositifs d’hébergement (…) aux déplacés ukrainiens, le préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris, ne peut être regardé comme manquant à ses obligations à l’égard des autres populations susceptibles de bénéficier d’un hébergement d’urgence», conclut-il.

Le Figaro

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