Fdesouche

ENQUÊTE – Les opérations de secours, comme celle menée par l’Ocean Viking, sont accusées par l’agence européenne de contrôle aux frontières Frontex d’«influencer la planification» des réseaux d’immigration clandestine. Les associations, elles, réfutent toute collusion.

(…)

Un cadre de la police aux frontières française le confie au Figaro : «En allant chercher les gens si près des côtes libyennes, certaines ONG rendent un service inespéré aux passeurs puisqu’elles sécurisent les convoyages et contribuent à en minimiser les coûts pour les réseaux.» Selon lui, «les navires prépositionnés reçoivent souvent des appels de détresse alors que les embarcations des migrants sont à quelques milles des côtes libyennes seulement, dans les eaux territoriales du pays».

En 2017, une porte-parole de l’agence européenne de contrôle aux frontières Frontex, Ewa Moncure, n’hésitait pas à affirmer, de son côté: «Nous savons que parfois les passeurs enlèvent le moteur à partir de leur entrée dans les eaux internationales, parce qu’ils savent que les bateaux seront secourus.»

Le rapport d’analyse des risques émis par Frontex, cette année-là, est accablant. «Depuis juin 2016, nombre de bateaux ont été interceptés ou secourus par des navires d’ONG sans appel de détresse préalable et sans information officielle quant au lieu du sauvetage.» Comment les humanitaires ont-ils été avertis?

Selon Frontex, les missions de secours maritime «influencent la planification des passeurs et agissent comme un facteur d’attraction qui aggrave les difficultés inhérentes au contrôle des frontières et au sauvetage de vies en mer». Ses analystes vont jusqu’à considérer que «les traversées dangereuses sur des navires en mauvais état et surchargés ont été organisées dans le but principal d’être détectées» par les forces navales «et les navires des ONG».

Leur conclusion a des allures de mise en garde: «Apparemment, toutes les parties impliquées dans les opérations de secours en Méditerranée centrale aident involontairement les criminels à atteindre leurs objectifs à moindre coût, à renforcer leur modèle économique en augmentant les chances de succès.» Et l’agence Frontex d’enfoncer le clou: «Les migrants et les réfugiés – encouragés par les récits de ceux qui ont réussi dans le passé – tentent la dangereuse traversée car ils savent qu’ils peuvent compter sur l’aide humanitaire pour atteindre l’UE.» Pas étonnant que l’ex-patron de Frontex, Fabrice Leggeri, soit devenu un épouvantail pour les humanitaires.

(…)

Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux