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Depuis 2016, la ville de Tassin-la-Demi-Lune (Rhône, 21 800 hab.)  a instauré un menu avec plat unique, sans substitution pour les enfants ne mangeant pas de porc ou de viande. Pour protester contre cette situation qu’ils jugent discriminante, des parents d’élèves ont déposé un recours gracieux contre le maire LR. Les enfants qui ne souhaitent pas manger de chair animale doivent se contenter de l’accompagnement. Le collectif “Vivre ensemble à Tassin” a lancé une pétition qui a rassemblé 1500 signatures.

Ce lundi, les élèves de Tassin-la-Demi-Lune (métropole de Lyon) vont retrouver le chemin de l’école et, pour nombre d’entre eux, celui de la cantine. Pendant la semaine, ils pourront y manger du colin pané accompagné de haricots verts ou du sauté de bœuf avec des choux de Bruxelles ; la suivante, des quenelles, du merlu, de la dinde et de l’échine de porc, avec chou-fleur, épinards ou lentilles mijotées. Ceux qui ne souhaitent pas manger de chair animale devront se contenter de l’accompagnement, car aucune alternative au plat principal ne leur est proposée.

C’est cette absence d’un menu de substitution que dénonce Anissa,  de confession musulmane, mère de trois enfants et habitante de Tassin-la-Demi-Lune. «Indignée» par une politique qu’elle juge «discriminante» au nom d’une «laïcité galvaudée», elle a déposé un recours gracieux le 27 octobre contre le maire Les Républicains (LR) de cette commune de près de 23 000 habitants, afin d’abroger l’instauration de ce menu avec plat unique dans les cantines de la ville depuis 2016. «Tous les enfants, quelles que soient leurs convictions, leur origine et leur catégorie sociale, doivent avoir le choix», explique à Libération cette mère d’élèves qui a créé le collectif Vivre ensemble à Tassin, réunissant des parents d’élèves musulmans ou bien végétariens. Une pétition en ligne a récolté plus de 1 500 signatures à ce jour.  […]

«On ne peut pas mettre dans l’assiette d’un enfant de trois ans du porc ou de la viande alors qu’il n’en mange pas et que c’est contraire à certaines convictions, qu’elles soient religieuses ou philosophiques, je parle du végétarisme, par exemple. »

Saisi d’un recours gracieux, le maire Les Républicains Pascal Charmot ne s’exprime pas. Son cabinet rappelle que ces menus sont conformes à la loi et au principe de neutralité et de laïcité. Il évoque aussi des contraintes de logistique.

En novembre 2019, un amendement au projet de loi Alimentation et Agriculture (Egalim) a introduit l’obligation de proposer un menu végétarien hebdomadaire dans l’ensemble de la restauration scolaire. Cette expérimentation, qui a duré deux ans, a pris fin officiellement en novembre 2021.

Libération ; msn

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