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Le président Emmanuel Macron devrait se tourner vers la droite « de façon plus franche », l’a exhorté ce dimanche 23 octobre l’ancien président Nicolas Sarkozy, en lui suggérant de conclure « un accord politique » pour pallier son absence de majorité absolue à l’Assemblée.

Sur quels sujets Emmanuel Macron vous plaît-il ?

J’ai toujours pensé que, face à un pays qui a démontré, à travers son histoire, ses capacités éruptives, avoir un président calme, modéré, refusant toute forme d’excès, était la meilleure solution. On ne répond pas à une situation ­éruptive en étant éruptif soi-même : il faut du sang-froid, de la mesure et de l’expérience. Il me semble que le président Macron possède ces qualités.

N’y a-t-il pas un revers à cette médaille ?

Je n’ai jamais été de gauche. Et ce n’est faire injure à personne que de rappeler que le président Macron vient de la gauche. J’aimerais ­parfois qu’il franchisse le Rubicon de façon plus franche, car la France est aujourd’hui majoritairement du côté du parti de l’autorité, de la fermeté, de la liberté. Appelez cela centre droit, centre, droite républicaine, peu importe : l’axe stratégique du pays se trouve ­clairement là. Je n’ai aucun conseil à donner. Je me suis toujours méfié des ­donneurs de leçons. Mais si j’avais un souhait, c’est que la matrice politique du président se rapproche davantage de la matrice du pays telle que je la ressens.  […]

Dans cette campagne, certains candidats vous prennent pour cible, à commencer par Bruno Retailleau et Aurélien Pradié. Qu’en pensez-vous ?

Être pris pour cible est une habitude que j’ai depuis bien longtemps. C’est sans doute la preuve que j’existe encore… Le plus important pour cette formation politique, c’est de réfléchir à sa stratégie. Les chiffres sont cruels. En 2017, François ­Fillon a fait 20 %. Aux européennes de 2019, François-Xavier Bellamy a fait 8 %. En 2022, Valérie Pécresse fait 4,7 %. Il ne me paraît pas outrancier de souligner qu’il existe un problème majeur de leadership et de stratégie. Que l’on revisite mon bilan, pourquoi pas ? C’est toujours utile de voir ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné. Et je suis le premier à être bien conscient de tout ce qu’il aurait fallu faire de plus. C’est bien pour cela que je souhaitais rester cinq années supplémentaires. Mais si l’on ouvre cette question des bilans, alors il faudra aussi se pencher sur le bilan de ceux qui m’ont succédé, car je rappelle que je n’exerce plus aucune responsabilité depuis 2016. La quasi-disparition de la droite républicaine n’est pas un problème que pour elle-même. C’est d’abord un problème pour la France. L’équation est simple : si la droite républicaine est forte, l’extrême droite n’existe pas. C’est la disparition de la droite qui crée la puissance de l’extrême droite. Je rappelle que ces vingt dernières années, les Le Pen, père ou fille, n’ont pas été au second tour de la présidentielle dans seulement deux cas : lorsque j’ai été candidat. Si beaucoup d’électeurs du RN votent pour eux, c’est par dépit de notre disparition. Mais cette disparition n’est pas qu’une question de programme : c’est également une affaire d’incarnation. Nos idées sont sans doute majoritaires, mais sans incarnation elles demeurent impuissantes. […]

Le JDD

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