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Lorenzo Fontana, un quadragénaire catholique conservateur et hiérarque de la Ligue antimigrants, a été élu ce vendredi à la présidence de la chambre des députés italiens, un choix qualifié de « course à l’extrémisme » par l’opposition de gauche. Son élection reflète le résultat des législatives du 25 septembre, qui ont vu la victoire de la coalition conservatrice rassemblant le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni- probable future Première ministre – la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi.

Quelques sénateurs du Parti démocrate (PD, centre-gauche) ont brièvement déployé au cours du vote une banderole dans l’hémicycle, sur laquelle était écrit : « Non à un président homophobe et pro-Poutine ».

Jeudi, un proche de Giorgia Meloni, Ignazio La Russa, co-fondateur de Fratelli d’Italia qui a fait ses armes politiques au sein de la mouvance néo-fasciste, a été élu à la présidence du Sénat, devenant le deuxième personnage de l’État après le président de la République Sergio Mattarella. Entre le Sénat et la chambre des députés on assiste à « un concours d’extrémisme », a fustigé le numéro 2 du PD Peppe Provenzano. Le quotidien de gauche La Repubblica a résumé ainsi vendredi le curriculum vitae de Lorenzo Fontana, 42 ans : il « récite cinquante Ave Maria par jour », promeut « la restriction du droit à l’avortement », est « hostile au mariage gay, à l’euthanasie et à la société multiculturelle » et s’est marié sous le ministère d’un prêtre traditionaliste.

L’association de défense des droits des minorités sexuelles Arcigay a exprimé vendredi « sa grande perplexité ». « Fontana a toujours porté comme modèle culturel et politique la Russie de Poutine », s’est indigné son secrétaire général, Gabriele Piazzoni, dans un communiqué. Lorenzo Fontana a maintes fois exprimé son admiration pour le président russe et condamné les sanctions frappant Moscou avant de rectifier le tir. En 2016, il avait apporté son soutien au parti néo-nazi grec Aube dorée. Il passe pour celui qui a fait prendre un tournant eurosceptique et national à la Ligue du Nord, originellement régionaliste, et orchestré le rapprochement avec le Rassemblement national de Marine Le Pen en France, les deux formations siégeant ensemble au Parlement européen au sein du groupe Identité et Démocratie. Encore une semaine de mise en place Ancien ministre de la famille (2018-2019), il est diplômé en sciences politiques, histoire et philosophie. L’élection jeudi d’Ignazio La Russa au Sénat a mis au jour les vives tensions au sein de la coalition de droite/extrême droite autour de la répartition des portefeuilles ministériels. Seuls deux sénateurs de Forza Italia sur 18, dont Silvio Berlusconi, ont voté pour La Russa, les autres ayant boudé le scrutin. Le magnat a expliqué dans un communiqué qu’ils réagissaient aux « vetos » mis par Giorgia Meloni à la candidature de personnalités du parti pour entrer au gouvernement. Il s’agit en particulier du cas de Licia Ronzulli, proposée par Berlusconi pour le ministère de la Justice et dont Giorgia Meloni ne voudrait pas. Une récusation qui revient à le récuser lui, a tonné « Il Cavaliere ». Après l’installation du parlement, les deux présidents élus devraient s’entretenir avec le chef de l’État dans le cadre des consultations institutionnelles en vue de la désignation de Giorgia Meloni au poste de Première ministre. Ce processus devrait prendre encore une semaine au minimum.

msn/Le Parisien

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